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CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE | LIVRET 1 | L'ALGÉRIE jusqu'à la pénétration saharienne | ![]() |
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Comme les Romains, les Arabes semblent avoir éprouvé quelque
hésitation à pénétrer en Afrique du Nord. Omar, le second
Khalife, le grand conquérant et organisateur musulman, vainqueur
des Byzantins et des Persans, s'opposa jusqu'à sa mort (644) à ce
que la Tripolitaine fût dépassée vers l'Ouest. Sous son successeur Othman, qui avait levé l'interdiction, le gouverneur de l'Égypte lança les premières reconnaissances contre l'Ifriqya. Elles se heurtèrent seulement aux Byzantins, les Berbères ne prenant pas part à la lutte, et aboutirent à la victoire des Arabes, près de Sufetula (647) : dans la bataille, le Patrice Grégoire fut tué; mais les Arabes ne s'installèrent pas dans le pays. Ils y revinrent dix-sept ans plus tard, appelés par le successeur du Patrice Grégoire en lutte avec un compétiteur. Ils n'atteignirent pas encore les régions algériennes d'aujourd'hui, pas plus qu'au cours de la troisième expédition dans laquelle Oqba ben Nafi se heurta pour la première fois à la résistance des Berbères : du moins le futur conquérant laissa-t-il une trace matérielle de son passage e n fondant Kairouan. Abou'l Mohajir, qui succéda à ce moment à Oqba dans la direction des opérations militaires en Afrique du Nord, â trouva encore devant lui les Berbères appelés aux armes par l'un d'entfe eux, Kossayla, qui se convertit à l'islamisme et apostasia plusieurs fois, et fut battu près de Tlemcen. Peu après (681) se produisit à travers le Maghreb la grande chevauchée héroïque d'Ogba, rappelé au commandement par un nouveau Khalife. Les poètes et les chroniqueurs ont embelli cette glorieuse et légendaire expédition :' elle mena Oqba, après plusieurs victoires sur les Berbères, à Ceuta, d'abord, que lui livra le gouverneur byzantin, puis jusqu'à l'Atlantique dans le Sous. Pour rentrer à Kairouan, le conquérant divisa son armée en deux fractions. Kossayla,, dont Oqba avait fait son prisonnier, réussit à recouvrer sa liberté. Il réunit les Berbères, les Byzantins, gagna les montagnards de l'Aurès Tous se jetèrent sur Oqba, qui fut battu et tué à Tehouda (près de Biskra). Kossayla entra à Kairouan, d'où il fut chassé par une nouvelle armée arabe (688). |
La bataille de Tehouda avait montré que Berbères et Byzantins
unis pouvaient être redoutables. Il importait d'en finir au plus
vite avec l'un de ces deux adversaires, Les Arabes s'attaquèrent
d'abord aux Byzantins. En 697, Hassan ben en Noman, à la tête
d'une armée importante, s'empare de Carthage; les Byzantins de
Constantinople sentent le danger et reprennent la ville. Succès
sans lendemain : l'année suivante Carthage tombait de nouveau aux
mains des Arabes. C'était la fin de la domination byzantine en
Afrique du Nord. |
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