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CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE | LIVRET 1 | L'ALGÉRIE jusqu'à la pénétration saharienne | ![]() |
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Ils encouragent d'abord le commerce, particulièrement avec
l'Orient. Des chantiers de construction bâtissent des galères
rapides et des bâtiments de transport. Le commerce de Bougie
s'étend avec l'Europe : ses souverains éiablissent des relations
diplomatiques même avec le Pape. Mais, dans la Méditerranée, ils
se rencontrent avec les Normands; et leurs rapports avec eux ne
tardent pas à devenir hostiles. Le vieil atavisme guerrier finit
par reprendre le dessus : ils se livrent à la piraterie. Du moins,
d' après les chroniques, la Bougie hammadite rappelait-elle les
splendeurs de la Qala. Il n'en reste plus trace aujourd'hui. La grandeur des deux villes hammadites, puis leur décadence, eurent pour cause directe, on le voit, l'invasion des Arabes hilaliens. Cette invasion représente le plus important apport de sang arabe dans l'Afrique du Nord. On a calculé qu'il est venu environ un million de ces nomades. La façon dont ils s'établirent dans le pays a eu plus d'influence que leur nombre. Bien qu'agitée et déchirée encore par des guerres, l'Afrique du Nord, aux IXème, Xème et XIème siècles, avait connu une civilisation sinon originale (les influences orientales sont très nettes), du moins assez développée et florissante : un dernier reflet de la prospérité romaine illustrait le pays. Avec les Hilaliens, le tableau change et s'assombrit. Parlant des Hilaliens, Ibn Khaldoun a écrit : « Tout pays conquis par les Arabes est ruiné. » La future Tunisie, envahie la première, fut effectivement ruinée, et l'Algérie orientale eut le même sort. Avant l'arrivée des Hilaliens, les souverains de l'Afrique du Nord semblent avoir éprouvé des difficultés toujours croissantes à recruter les guerriers nécessaires pour faire reconnaître leur autorité dans les pays qui leur étaient en principe soumis, et pour se défendre contre leurs voisins. Les nomades fournissaient des contingents tout disposés à se battre. Dans bien des cas, ils intervinrent donc à la demande des Berbères. Mais les Fatimides, en les lançant sur l'Ifrigya, leur avaient concédé, suivant l'usage, la propriété des territoires qu'ils viendraient à conquérir. Par la suite, en se mettant au service de tel ou tel chef ou prince, les Hilaliens acquirent des avantages comparables à ceux des " tribus maghzen " des époques récentes : mariages entre les familles de leurs chefs et celles des roitelets secourus, surtout concessions de terres ou de revenus spéciaux, sous des formes variables, mais voisines des usages féodaux. Ces avantages ne purent leur être acquis qu'au détriment des populations anciennes. L'insécurité, l'instabilité revinrent plus que jamais à l'ordre |
du jour : l'agriculture disparut, ainsi que le commerce normal. IV Le Royaume de Tlemcen Les dynasties almoravide, et almohade, qui ont brillé
surtout en Espagne et au Maroc, et: laissé des traces imposantes
sur la terre algérienne, doivent, elles aussi, leur naissance à
une idée religieuse. |
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