CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE | LIVRET 1 | L'ALGÉRIE jusqu'à la pénétration saharienne | ||||
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entamés. Au début de l'après-midi, un secrétaire du Dey se
présentait au Fort l'Empereur pour entrer en négociation. Celle-ci
fut menée rapidement, deux essais d'intervention du Consul
britannique étant écartés. Le lendemain 5 juillet, le Dey
acceptait la capitulation, stipulant : 1° la remise aux Français
des forts et de la Casbah ; 2° le respect des richesses
personnelles du Dey et la faculté pour lui et les siens de se
retirer où bon lui semblerait; 3° les mêmes avantages pour les
miliciens turcs; 4° le libre exercice de la religion musulmane pour
les indigènes, ainsi que le « respect de leur liberté, de leurs
propriétés, de leur commerce, de leur industrie, de leurs femmes
». Le jour même, les troupes françaises occupaient les forts et la Casbah. Le nombre total des tués du corps expéditionnaire depuis le débarquement s'élevait à 415. Le 15 juillet, le Dey Hussein s'embarquait pour Naples. Les Janissaires furent transportés en Asie Mineure, Le régime turc avait cessé d'exister à Alger. |
Jusqu'à l'établissement Les conditions de la capitulation imposée au Dey ont été souvent considérées comme une preuve de faiblesse de la part de Bourmont. Ii s'était cependant conformé à ses instructions et, jusqu'au moment où les événements survenus dans la Métropole l'obligèrent à quitter son commandement, il en poursuivit l'exécution. Le premier point était d'assurer l'administration de la ville d'Alger. Le général Tholozé fut nommé commandant de la place et l'interprète d'Aubignosc, lieutenant-général de police. Il fut formé une commission administrative comprenant l'intendant-général Denniée, le payeur-général Firino, le consul Deval (neveu de celui de 1827) Bourmont s'occupa ensuite de prendre pied sur d'autres points du littoral. Une première reconnaissance était effectuée dans la Mitidja, jusqu'au Cap Matifou, le 6 juillet. Le 26, Bône fit sa soumission, puis Bougie, et un nouveau caïd fut proclamé au nom de la France. Le 27, les troupes françaises débarquèrent à Mers-el-Kébir, et des négociations étaient entamées avec le bey d'Oran. Qu'aurait pu obtenir Bourmont ? Il est difficile de le dire. Ses instructions spécifiaient que la population " ne supportait qu'avec impatience la domination violente et arbitraire de quelques milliers de Turcs ".. Il devait chercher à " attirer à lui " les chefs de tribus et les gens de l'intérieur et promettre " à tous les habitants de les délivrer de l'oppression ". Lui-même, dans son ordre du jour du 10 mai, à 1.a veille de l'embarquement, traduisait le même état d'esprit en disant : « Terribles dans le combat, soyez justes et humains après la victoire : votre intérêt le commande autant que le devoir. Trop longtemps opprimé par une milice cruelle et |
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