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que leur mouvement était couvert à distance par Mac-Mahon dans la
région de Biskra.
Mohammed ne s'avoua pas battu et reparut quelques mois plus tard
dans le Mzab. Le général Randon, gouverneur général, mettant en
oeuvre une politique qui a toujours donné des résultats,
s'entendit pour le réduire avec les Oulad-Sidi-Cheïkh, et avec
leur chef Si Hamza. Les forces indigènes de celui-ci appuyées en
profondeur par les colonnes françaises se mirent à la poursuite du
Chérif, qui fut battu à Ngouça, et s'emparèrent d'Ouargla. En
1854: l'intervention d'un allié de Mohammed amena une campagne sur
l'Oued Rhir et l'entrée des troupes françaises à Touggourt (29
novembre) et dans le Souf. La pénétration vers le sud fut
momentanément arrêtée : Si Hamza exerçait le commandement dans
la région de Géryville et Ouargla et resta fidèle à l'amitié
française.
En Kabylie, à la suite des troubles de 1849, le gouverneur
général d'Hautpoul avait demandé à Paris l'autorisation
d'occuper le massif. Le gouvernement s'en tint aux demi-mesures et
n'admit qu'une campagne en Petite Kabylie. De mai à juillet 1851,
Saint-Arnaud promena ses troupes entre Mila et Djidjelli : le
résultat final ne pouvait être atteint de cette façon.
Nommé gouverneur général, Randon, dont on a vu l'heureuse action
dans le Sud, résolut de régler la question suivant un plan
méthodique. Il porta d'abord son effort sur les communications,
procédé toujours fécond : construction des deux routes
Bougie-Alger-Dellys, et Aumale-Sétif-Bougie. Mais il entra en
rivalité avec Saint-Arnaud et ce dissentiment empêcha de régler
d'un coup le problème; encore une fois Paris n'admit qu'une
opération partielle, une nouvelle campagne en Petite Kabylie.
Menée par Randon lui-même avec les divisions Mac-Mahon et Bosquet,
elle aboutit du moins à la pacification de la région située entre
Djidjelli, Collo, Constantine et Sétif.
Ce premier succès eût permis à Randon d'achever son oeuvre, si
les circonstances n'étaient venues encore se mettre à la traverse.
Cette fois, il fut arrêté par les prélèvements opérés sur les
troupes d'Algérie pour l'expédition de Crimée. Il ne resta pas
inactif, mais il ne put donner à ses opérations l'envergure
nécessaire.
A la suite d'un soulèvement contre l'Agha du Sébaou
(1854) Randon exécuta une reconnaissance en force qui mena les
troupes françaises jusqu'au territoire des Beni Yahia : les tribus
durent payer une contribution de guerre. Mais l'action de présence
ne put être exercée : nos troupes se retirèrent; l'agitation |
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reprit. Le poste de Tizi-Ouzou fut attaqué. Une opération vers Dra
el Mizan (1856) fut, naturellement, encore insuffisante pour amener
la solution.
Enfin, en 1857, Randon put exécuter la campagne qu'il préparait
depuis si longtemps. Laissant un détachement à la surveillance du
Djurdjura, Randon lança trois colonnes dans les montagnes Kabyles.
L'opération commença le 24 mai. |
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