CONCLUSION
Nous croyons avoir, dans les pages qui précèdent, donné
quelques images justes capables de faire comprendre le charme de
l'Afrique du Nord. Nous aurions pu multiplier encore les citations;
nombreux sont les écrivains disparus ou heureusement bien vivants,
dont nous n'avons cité aucun passage. Qu'ils veuillent bien excuser
les lacunes de cette brochure aux dimensions modestes et imposées
comme telles : qu'ils ne pensent pas avoir été les victimes de je
ne sais quel mystérieux ostracisme.
II nous est arrivé souvent de citer des passages relatifs au Maroc
pour faire comprendre tel ou tel trait de mœurs, telle ou telle
forme de pittoresque commune à toute l'Afrique du Nord. J'espère
que le lecteur ne nous en fera pas le reproche, car il ne peut
manquer de savoir que là où nous avons le mieux respecté le
décor extérieur de la vie indigène et les mœurs indigènes,
c'est dans l'empire du Moghreb. Pour revoir de nos yeux l'Algérie
de Fromentin, il faut aller visiter aussi le Maroc des Chevrillon et
des Tharaud.
L'explication en est simple: au début de sa présence en Algérie,
la France avait désappris la pratique coloniale, ou plutôt c'est
depuis notre arrivée en Algérie que nous avons, formé peu à peu
une doctrine coloniale nouvelle. Cette doctrine est aujourd'hui
fixée: elle vise non pas l'assimilation des indigènes à notre
propre civilisation, mais le respect de leurs villes, de leurs
coutumes, de leur pensée, l'association de leurs intérêts avec
les nôtres. A la lumière de l'expérience acquise depuis un
siècle, ne soyons pas trop sévères pour ceux qui, en Algérie,
ont transformé les villes, ont un peu trop bous culé les paysages.
C'est de leurs erreurs, comme de leur succès, qu'est sortie cette
expérience. Puisse-t-elle nous guider sûrement désormais,
puissent les hommes de demain
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