CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE | LIVRET 10 | LA VIE ET LES MŒURS en Algérie | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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déférer dans toute l'Afrique du Nord au désir qu'exprimaient
Jérôme et Jean Tharaud, dans une belle page écrite pour le seul
Maroc. Ce sera à la fais notre dernière citation et notre
conclusion : " Au Maroc, la claire raison du général Lyautey, et chose encore plus rare, son profond sentiment de la beauté musulmane et de la nôtre propre, s'emploient à nous épargner le spectacle de destructions imbéciles, et à faire respecter ici une noble manière de comprendre la vie, qu'ailleurs, mal avertis encore, nous avons méprisée. Dans cet immense bled qu'envahit derrière moi le crépuscule, il a construit des routes, pacifié des tribus, aménagé des ports, bâti des cités nouvelles, retenu sur le bord de l'abîme de grands vestiges du passé, que les indigènes eux-mêmes laissaient aller à la ruine, sauvé de vieux métiers, remis les artisans sur la trace de leur génie d'autrefois; là où l'immobilité ressemblait trop à la mort, il a apporté la vie; les sentiments du vieux Moghreb, ses traditions, ses mœurs, rien n'a été brutalisé; et devant moi, ce soir, ces deux cités d'Islam, si paisibles sous la lumière déclinante, peuvent s'endormir dans leurs murailles, au moins avec l'illusion qu'elles ont gardé leur secret... Dans ce pays du Sultan Noir où tout est dominé par quelque influence invisible, puisse l'esprit du Général vivre toujours au fond des choses et l'emporter sur des façons brutales et des égoïsmes grossiers ! Puissions-nous ne pas déranger un seul pli au blanc linceul de chaux qui couvre Rabat et Salé ! Dans l'âge de fer où nous vivons, on ose à peine écrire qu'il est permis de tout attendre de l'intelligence et de l'amour. C'est vrai, on n'ose pas le dire; mais il faut pourtant l'espérer... (1) "
(1) J.-J. THARAUD. - Rabat ou les heures marocaines. Paris, Plon, in-12, p. 279 à 281. |
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