CHAPITRE II
LES TRAVAUX ET LES JOURS
I. - Les Enfants
Nous voudrions montrer dans ce chapitre les principales étapes de la vie et
les principales occupations des indigènes de notre Afrique du Nord.
Ce qui séduit d'abord le voyageur, ce sont les enfants, d'une grâce
charmante et espiègle. II est des pays du Nord où les enfants ne semblent
pas gais. A Londres, dans les squares, on les voit gravement pêcher dans les
pièces d'eau ou les " Serpentine Rivers " des ablettes minuscules
qu'ils emportent fièrement dans de vieilles bouteilles de pickles. Pauvres
petites faces vieillies, ratatinées de misère! En Hollande on ne rencontre
pas de gamins se poursuivant, se querellant, se battant, se faisant des niches
- peut-être quelquefois l'hiver sur la glace, quand les canaux sont gelés. -
Mais ne me parlez pas d'une gaieté qui lutte contre quinze ou vingt degrés
de froid. En Allemagne, les jeux de barres ont l'air - déjà ! - de grandes manœuvres.
Pour voir des gosses, des vrais, des Poulbot, il faut une ville de France, il
faut Paris, ou l'Afrique du Nord. Je gage que le meilleur souvenir rapporté
par M. Doumergue de ce voyage triomphal où il fut si justement acclamé, est
celui des enfants de Constantine ou de telle autre belle ville où il fut
salué, applaudi par tant de petites mains vibrantes.
Comme nos indigènes savent chérir leurs petits! Il faut voir leurs sourires
pour eux, la façon dont ils posent une main sur leurs têtes rasées avec la
fierté que procure au
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