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   par la maladie ou les accidents et des associations de crédit mutuel dont le but est de permettre, par des avances annuelles en nature ou en argent, aux fellahs et aux khammés, de maintenir, de développer leurs cultures, d'améliorer et d'augmenter leur outillage et leurs troupeaux.
 
4° Les Sociétés de Prévoyance ne distribuent pas de dividendes;
 
5° Le capital social appartient à la Société et non aux sociétaires; nul n'en peut demander et obtenir le partage;
 
6° Toutes les fonctions administratives sont gratuites, à l'exception de celles de trésorier et de secrétaire;
 
7° L'intérêt de 5 %, payé par les emprunteurs, vient augmenter le fonds social.
La conservation des céréales est aujourd'hui assurée par des silos en maçonnerie, parfaitement étanches, à l'abri de l'humidité et des insectes parasites, qui ont été construits dans tous les douars-communes. C'est là qu'au moment des ensemencements le fellah vient chercher l'appoint supplémentaire dont il peut avoir besoin pour étendre ses cultures. C'est là que le « meskine » reçoit, à titre gratuit, les quelques boisseaux de blé et d'orge nécessaires à son alimentation. C'est là, enfin, que la moisson terminée, les cultivateurs indigènes restituent, majoré d'un intérêt-matière, le stock qu'ils avaient emprunté. Ils ont également la faculté d'obtenir un prêt en argent pour achat d'instruments et de cheptel et de bénéficier des larges prorogations d'échéances indispensables dans un pays où le crédit bancaire est de date relativement récente et où la création agricole, sans cesse amplifiée, doit être vivifiée par l'apport de nouveaux capitaux.
Les Sociétés de Prévoyance ne se sont pas bornées à financer l'entreprise rurale indigène. Elles ont, dans de nombreuses communes mixtes, assuré leurs participants contre la grêle, si fréquente dans la climatologie nord­africaine. Elles ont subventionne les oeuvres de culture collective, telles que les djemaas-el-fellaha. Elles recherchent les modalités qui leur permettront d'apporter à des coopératives d'élevage ovin le concours prépondérant de leur crédit.
Elles ont contribué, de la manière la plus active, à la multiplication en tribu des charrues françaises. Qui ne se souvient de l'araire primitif décrit par les écrivains de 1830 et dont le type invariable se retrouve, suivant M. Gsell,
       dans les instruments de labour employés par les Berbères romanisés? Les Sociétés de Prévoyance ont institué des concours et des appels d'offres, en vue de la fourniture de charrues à type moderne, adaptées aux habitudes des fellahs.
A l'heure actuelle, nos indigènes possèdent 80.000 charrues de construction française, contre 27.000 en 1903.
Les résultats obtenus ont dépassé toute espérance.
Le progrès parcouru peut se mesurer à l'écart des chiffres statistiques de 1886 à 1928 : il existait, en 1886, 44 sociétés ayant un capital de 1.698.322 francs et en 1928, 219 sociétés dont le capital s'élevait à 76.400.309 francs.
Si l'on entre plus avant dans la comptabilité de ces associations, on constate qu'elles ont accordé à leurs participants les prêts annuels suivants :

 

en 1920: 19.342.970 francs 

 

en 1925: 22.876.093 fr. 35

 

en 1921: 22.161.822 fr. 29

 

en 1926: 26.581.138 fr. 57

 

en 1922: 19.861.831 fr. 86

 

en 1927: 30.535.099 fr. 63

 

en 1923: 18.138.364 fr. 20

 

en 1928: 27.317.919 fr. 73

 

en 1924: 22.597.112 fr. 26

 

 

Les Sociétés de Prévoyance ont pu, d'autre part, allouer aux sociétaires nécessiteux les secours non remboursables indiqués ci-après :

 

en 1920: 284.084 fr. 83

 

en 1925: 224.468 fr. 02

en 1921: 1.582.516 fr. 39

en 1926: 144.596 fr. 40

en 1922: 334.007 f r. 64

en 1927: 288.418 fr. 45

en 1923: 255.645 f r. 79

en 1928: 575.098 fr. 70

en 1924: 68.182 fr. 38

 

 
L'actif des Sociétés est indiqué dans le tableau qui suit :

au 31 déc. 1920: 41.142.747 fr. 22

au 31 déc. 1925: 60 474.249 fr. 61

au 31 déc. 1921: 50.914.573 fr. 08

au 31 déc. 1926: 66 927.794 fr. 21

au 31 déc. 1922: 52.338.561 fr. 32

au 31 déc. 1927: 73.979.974 fr. 13

au 31 déc. 1923: 54.803.907 fr. 91

au 31 déc. 1928: 76.400.309 fr. 81

au 31 déc. 1924: 55.420.113 fr. 59

 

 
Le nombre de leurs adhérents atteignait :

 

au 31 déc. 1920: 579.341

 

au 31 déc. 1925: 569.332

au 31 déc. 1921: 584.363

au 31 déc. 1926: 567.973

au 31 déc. 1922: 557.817

au 31 déc. 1927: 582.166

au 31 déc. 1923: 566.532

au 31 déc. 1928: 595.085

au 31 déc. 1924: 563.638

 
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