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corporations religieuses musulmanes au Domaine, à charge pour lui
d'en affecter les ressources aux dépenses du culte, de
l'instruction publique et de l'assistance publique des indigènes.
Tel fut le principe de l'organisation de l'assistance publique des
musulmans en Algérie.
Avec ces mêmes ressources devait, vingt-sept ans plus tard, être
créé à Alger un premier bureau de bienfaisance musulman pour
remplacer, en ce qui concernait tout au moins l'assistance publique,
les anciennes corporations, notamment celles de la Mecque et de
Médine.
Au début donc, ce fut l'Administration des Domaines qui présida
aux distributions de secours faites aux indigènes dans l'indigence.
Le 7 mars 1840, cette mission fut transférée, sous la surveillance
du Directeur de l'Intérieur, à ,un bureau dont le cadre
constitutif fut fixé par un arrêté du maréchal Bugeaud en date
des 20 octobre-28 novembre 1843.
Puis, le 1er mai 1848, un arrêté du général Cavaignac, alors
Gouverneur de l'Algérie, créa le service de « l'Administration
civile indigène » dont un bureau fut chargé de l'assistance
publique musulmane. A ce bureau était attachée une commission,
dite de Bienfaisance, exclusivement composée d'indigènes, chargés
de la distribution des aumônes aux indigents musulmans et de
l'allocation de secours et de subsides de toutes sortes.
Enfin, lorsque la nouvelle organisation administrative eut divisé
le territoire militaire en divisions et subdivisions territoriales
administrées par l'autorité militaire, et le territoire civil en
départements, arrondissements, districts et communes administrés
par les préfets, sous-préfets, commissaires civils et maires, l'
« Administration civile indigène », instituée par l'arrêté du
1er mai 1848, susvisé, fut placée, par un décret du 19 mars 1853,
sous l'autorité préfectorale de chaque département. Cette
nouvelle organisation n'exerça, d'ailleurs, aucune influence sur la
composition et le fonctionnement du bureau auquel ressortissait
l'assistance musulmane.
Quatre ans après, le maréchal Vaillant, alors ministre de la
Guerre, fit signer à l'Empereur le décret du 5 décembre 1857,
portant création du bureau de Bienfaisance musulman d'Alger, régi
selon la loi française et possédant la personnalité civile.
Ainsi disparaissait le système d'aumônes adopté jusqu'à ce jour. |
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Cette nouvelle modalité de l'assistance musulmane de la ville
d'Alger devait combattre la misère beaucoup plus efficacement et
prodiguer à la population indigène une aide plus immédiate, par
le fonctionnement d'annexes telles que salles d'asile, ouvroirs,
infirmeries, fourneaux économiques, refuges, et l'attribution de
bourses d'apprentissage destinées à initier à nos industries les
jeunes musulmans sans moyens financiers. Son action s'étendit, en
outre, hors de la ville d'Alger, sur toutes les communes
avoisinantes.
Par la suite et au fur et à mesure des besoins, de nombreux bureaux
de bienfaisance furent créés, ainsi que cela ressort du tableau
ci-après :
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