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transparence azurée du ciel. Le vert, si difficile à reproduire,
et qui dans l'industrie revêt trop souvent des timbres trop
éclatants et criards, a atteint dans les laboratoires de l'École
de teinturerie un adoucissement et une sobriété qui saisissent.
Cette rénovation du décor et de la couleur a infusé à l'art du
tapis arabo-berbère une vie ardente et intense. Les
écoles-ouvroirs de la Colonie ne peuvent suffire, malgré leur
production multipliée, aux exigences de plus en plus pressantes de
la clientèle.
L'apprentissage artistique et artisanal est ainsi organisé :
Le décret du 18 octobre 1892 a prévu, en son article 16, que des
cours d'apprentissage pourront être annexés " aux écoles
principales ". Il en existe 20 pour les garçons. Chacun d'eux
est placé sous la direction d'un instituteur, aidé d'un ou
plusieurs maîtres-ouvriers spécialisés. Car la plupart des cours
comprennent plusieurs sections. On y apprend, notamment, le travail
du bois; menuiserie, ébénisterie, tournage et sculpture; celui des
métaux, particulièrement la dinanderie, l'ajustage et la forge;
celui du cuir: broderie, repoussage, cordonnerie, bourrellerie; le
tissage de la laine, et même de la soie; la teinturerie. Cet
enseignement, largement dispensé, a apporté une vigueur nouvelle
aux petites industries à tendances artistiques autrefois en honneur
chez les indigènes. Mais, depuis dix ans, sans perdre de vue "
les arts indigènes ", qu'il importe de développer, tant au
point de vue de l'esthétique que de la valeur commerciale, les
Écoles ont modernisé leur outillage pour former leurs apprentis au
maniement des machines et les rendre capables d'un travail à la
fois plus précis, plus rapide, partant plus rémunérateur. Elles
font ainsi de tous les artisans - qui exercent ensuite effectivement
le métier qu'ils ont appris - et, de quelques-uns, les mieux
doués, des artistes. Laborieux naguère encore, le recrutement des
apprentis devient de plus en plus aisé; les écoles primaires, plus
fréquentées, offrent en effet plus d'éléments et l'appât du
gain qu'assure un métier bien appris décide des vocations. Il y
avait 252 apprentis en 1924; il y en a eu 289 en 1925 et, en 1928,
450.
Il existe aussi des cours d'apprentissage ou, pour employer
l'expression consacrée par la loi du 6 octobre 1919
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et le décret du 2 octobre 1920, des cours complémentaires
d'enseignement professionnel dans les écoles de filles indigènes.
Il y en a 15.
Les écoles de filles indigènes atteignent le chiffre de 25.
Des quatre qui avaient été créées par le décret du 14 juillet
1850, deux seulement subsistaient en 1882. Peu disposés à
l'origine à envoyer leurs garçons à l'école, les parents
indigènes voulaient bien moins encore y laisser aller leurs filles.
Aussi, pendant longtemps, pour ne pas risquer de blesser les mœurs
musulmanes, l'administration française ne se décida-t-elle qu'avec
beaucoup de réserve à ouvrir de telles écoles et même quand la
première fut autorisée, par l'arrêté du Directeur de
l'Intérieur Comte Guyot, du 10 juillet 1845, ne fut-elle autorisée
que " aux risques et périls " de la fondatrice. Enfin
quand ces écoles eurent cause gagnée, on eut tendance à les
spécialiser dans la formation artistique ou artisanale: c'étaient
des " ouvroirs ", des " écoles-ouvroirs ", et
si l'on y apprenait quelque peu le français et le calcul, on y
faisait surtout de la couture, des broderies, du tissage de tapis.
La première école officiellement créée à Alger en 1850 avait
été transformée en 1861 en ouvroir d'apprentissage. Beaucoup plus
tard, le décret du 18 octobre 1892 prescrivait (article 18) dans le
même esprit de " consacrer la moitié du temps des classes à
la pratique des travaux d'aiguille et des soins du ménage ".
Si les cours d'apprentissage de garçons ont permis de conserver les
traditions de la broderie sur cuir et de la dinanderie, les écoles
de filles indigènes ont eu le même mérite pour les travaux
féminins. Dès 1890, à Constantine, on faisait des broderies
d'argent sur soie; dès 1898 à Chellala, 1900 à Constantine, 1902
à Bougie et à Aït-Hichen, on tissait des tapis. Et c'est pourquoi
il y a presque autant de cours d'enseignement professionnel que
d'écoles de filles.
Le cours technique n'est, toutefois, qu'une annexe, un complément
de l'école. L'école comprend d'abord une ou plusieurs classes, qui
sont des classes vraies, où l'on enseigne le français, le calcul
et les autres matières du programme des écoles primaires
élémentaires. Mais, comme il s'agit de fillettes qui auront un
jour un ménage, si modeste qu'il soit à tenir, une famille à
soigner, dès les petites classes on leur donne un enseignement
ménager pratique : des habitudes d'ordre et de propreté, des
préoccupations d'hygiène; on les exerce aux ouvrages manuels
usuels,
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