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   Ecole de filles, à la fois école et ouvroir en 1845. (École de Mme Luce.)        couture, raccommodage, tricot; on leur apprend aussi à faire là lingerie courante, la dentelle, dentelle arabe en particulier, à broder, broderies indigènes surtout. Une école de filles indigènes est donc, actuellement, une petite école ménagère pratique, en même temps qu'une école primaire élémentaire et un organe de préparation artistique.
 
Seules les grandes élèves, celles dont les parents le désirent, sont occupées à l'atelier d'apprentissage, pour le tissage des tapis. C'est là seulement qu'il s'agit d'enseignement professionnel.
 
Chaque école est spécialisée ou tend à se spécialiser dans un ou deux genres déterminés, les plus conformes aux traditions locales : tapis du Guergour, par exemple, à Constantine, à Sétif, à Bougie; tapis du Djebel Amour à Reibell, à Djelfa, à Aïn-Madhi ; tapis de Kalaâ, à Mostaganem, à Orléansville ; tapis du Maroc, à Oran, à Nédroma ; tapis de Kairouan, d'Asie Mineure à Alger; ailleurs tissages et tentures berbères. Bien dirigées, les apprenties parviennent vite à une extrême habileté. Pour montrer l'excellence des résultats obtenus, il suffira de rappeler qu'en 1925, à l'Exposition internationale des Arts Décoratifs de Paris, seize de ces écoles ont obtenu des récompenses, dont quatre grands prix dans la section Textiles et qu'un grand prix spécial a été décerné aux " écoles de filles indigènes de l'Algérie " dans la section :  Enseignement (Organisation. Méthodes).
C'est dans quelques " Ecoles-Ouvroirs " que l'art du tissage a atteint une perfection, une maîtrise, une envolée d'activité créatrice, dignes des plus hauts éloges. Le tapis et la broderie deviennent ici une véritable manifestation d'art. Les ouvroirs d'Alger, de Blida, de Constantine et d'Oran, pour ne citer que ceux-là, ont produit des œuvres d'une puissante et rare originalité. L'un d'eux notamment, présenta à l'Exposition des Arts Décoratifs de 1926, des tapis berbères d'une formule entièrement renouvelée, qui obtint à Paris le plus vif succès, et qui a inspiré l'industrie manufacturière française dans certains types de carpettes actuellement vendus par les grands magasins.
Les Écoles ouvroirs ne visent pas, il est utile de le préciser, à la production industrielle, mais à l'apprentissage. Leur formation terminée, les jeunes filles indigènes quittent l'école; mais elles peuvent, elles doivent continuer à travailler chez elles. L'école les y aide, en leur transmettant des commandes, en leur fournissant même les matières premières nécessaires, en surveillant aussi leur travail et en
 
École de filles uniquement ouvroir, en 1900. (École de Mme Luce Ben A ben.)
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