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couture, raccommodage, tricot; on leur apprend aussi à faire là
lingerie courante, la dentelle, dentelle arabe en particulier, à
broder, broderies indigènes surtout. Une école de filles
indigènes est donc, actuellement, une petite école ménagère
pratique, en même temps qu'une école primaire élémentaire et un
organe de préparation artistique.
Seules les grandes élèves, celles dont les parents le désirent,
sont occupées à l'atelier d'apprentissage, pour le tissage des
tapis. C'est là seulement qu'il s'agit d'enseignement
professionnel.
Chaque école est spécialisée ou tend à se spécialiser dans un
ou deux genres déterminés, les plus conformes aux traditions
locales : tapis du Guergour, par exemple, à Constantine, à Sétif,
à Bougie; tapis du Djebel Amour à Reibell, à Djelfa, à
Aïn-Madhi ; tapis de Kalaâ, à Mostaganem, à Orléansville ;
tapis du Maroc, à Oran, à Nédroma ; tapis de Kairouan, d'Asie
Mineure à Alger; ailleurs tissages et tentures berbères. Bien
dirigées, les apprenties parviennent vite à une extrême
habileté. Pour montrer l'excellence des résultats obtenus, il
suffira de rappeler qu'en 1925, à l'Exposition internationale des
Arts Décoratifs de Paris, seize de ces écoles ont obtenu des
récompenses, dont quatre grands prix dans la section Textiles et
qu'un grand prix spécial a été décerné aux " écoles de
filles indigènes de l'Algérie " dans la section :
Enseignement (Organisation. Méthodes).
C'est dans quelques " Ecoles-Ouvroirs " que l'art du
tissage a atteint une perfection, une maîtrise, une envolée
d'activité créatrice, dignes des plus hauts éloges. Le tapis et
la broderie deviennent ici une véritable manifestation d'art. Les
ouvroirs d'Alger, de Blida, de Constantine et d'Oran, pour ne citer
que ceux-là, ont produit des œuvres d'une puissante et rare
originalité. L'un d'eux notamment, présenta à l'Exposition des
Arts Décoratifs de 1926, des tapis berbères d'une formule
entièrement renouvelée, qui obtint à Paris le plus vif succès,
et qui a inspiré l'industrie manufacturière française dans
certains types de carpettes actuellement vendus par les grands
magasins.
Les Écoles ouvroirs ne visent pas, il est utile de le préciser, à
la production industrielle, mais à l'apprentissage. Leur formation
terminée, les jeunes filles indigènes quittent l'école; mais
elles peuvent, elles doivent continuer à travailler chez elles.
L'école les y aide, en leur transmettant des commandes, en leur
fournissant même les matières premières nécessaires, en
surveillant aussi leur travail et en
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