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leur assurant ensuite des prix rémunérateurs. C'est là une
organisation très intéressante de travail à domicile l'Œuvre
d'assistance sociale post-scolaire. Elle permet à de nombreuses
femmes indigènes de vivre de leur travail. |
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"enfermée au domicile
paternel ou au foyer conjugal et qui, de ce fait, ne saurait, la
plupart du temps, devenir ouvrière travaillant en atelier,
s'efforcer de faire un artisan au vrai sens du mot, c'est-à-dire,
après lui avoir enseigné la pratique d'un métier manuel, la
mettre à même de travailler chez soi pour son compte; dans ce
dessein, lui fournir un métier à main, en lui en facilitant
l'accession en toute propriété; lui faire l'avance des matières
premières nécessaires à la confection de ces ouvrages; guider ces
travaux; enfin, lui assurer la vente régulière des produits de son
industrie, telle sera, avec ses modalités essentielles
d'intervention, la tâche impartie à la Maison de l'Artisanat
".
La maison de l'Artisanat forme le personnel qui sera chargé
d'enseigner aux femmes indigènes la technique d'un métier ou d'un
art. Elle installe dans des régions où la main-d'œuvre féminine
est abondante et inemployée, des ateliers-ouvroirs : les apprenties
sont initiées au tissage, à la broderie, etc... Elles reçoivent,
à la fin de leur stage, les moyens de travailler à domicile, sous
le contrôle et avec l'aide toujours vigilante de l'atelier-ouvroir.
En somme, l'atelier-ouvroir poursuit trois buts :
a) concentrer dans un centre d'enseignement, de formation
professionnelle et de production, le facteur-travail épars et
inorganisé dans le douar;
b) essaimer ensuite dans toute la région, de proche en proche, par
l'installation de métiers au domicile des anciennes élèves;
créer ainsi, comme par boutures, des ramifications de plus en plus
nombreuses, de manière à bientôt constituer une organisation
groupée autour de l'atelier, noyautée par les centres secondaires
lesquels ne tardent pas à avoir à leur tour de nouvelles filiales.
Le tronc animateur restera le même; mais il poussera sans arrêt
des branches et des floraisons sans cesse plus touffues.
c) L'Artisanat, enfin, sans négliger la question " art ",
s'adonne plus particulièrement à la commercialisation des
produits. Il importe qu'il serve de charnière entre l'artisan et le
négociant, qu'il facilite l'achat des matières premières et la
vente des productions.
" L'ouvrière ne travaillera
régulièrement au foyer familial que si elle y trouve son
intérêt, si elle n'a pas à se heurter à des difficultés
matérielles qui apparaîtraient insurmontables à son indolence
naturelle. Dans ce but la directrice de l'atelier-ouvroir local lui
fournit les matières premières qui lui sont nécessaires, sous
forme de prêt en nature, remboursable en espèces. D'autre part,
pour permettre à la femme arabe travaillant à domicile, où elle
vit cloîtrée généralement, d'écouler régulièrement et sans
être la proie de courtiers parfois trop exigeants, les produits de
son travail, la Maison de l'Artisanat s'organise pour servir
d'intermédiaire bénévole entre les artisans qu'elle a formés ou
qu'elle contrôle et les acheteurs. "
L'Artisanat, dans certaines circonstances, achète même,
défalcation faite de la matière première qu'il a avancée et de
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B) L'Oeuvre de la Direction des Affaires
Indigènes
Il convenait, en laissant à l'Administration académique la
rénovation du décor et de la couleur, de seconder et d'intensifier
son action parmi les masses indigènes, là surtout où aucune
école-ouvroir, aucun atelier n'avaient encore été créés. La
Direction des Affaires Indigènes s'y est particulièrement
employée.
C'est dans ce but qu'a été institué l'Artisanat indigène. Le
programme en a été précisé comme il suit par M. le Gouverneur
Général Pierre Bordes.
" L'action de la Maison de l'Artisanat se
développera en faveur de la femme indigène. Elle devra viser à
mettre à sa portée les moyens propres à lui permettre d'exercer
chez elle un métier.
De cette femme arabe, disait-il
encore, qui, dès son âge nubile, vit
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