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Département d'Oran
Centres d'éducation professionnelle de Zemmora, Renault,
Ammi-Moussa, Tlemcen, Saïda, écoles de maçonnerie de Saint-Lucien
et du Télagh. Ateliers-ouvroirs de Tlemcen, Saint -Denis-du-Dig,
Bedeau, Mascara, Aflou, Nédroma.
Cours d'apprentissage annexés aux 'écoles indigènes d'Oran,
Tlemcen, Saïda, Relizane, Marnia, Nédroma, Frenda, Mostaganem,
Mazagran.
Il faut, en outre, signaler les " Djemaâs-el-Fellaha ",
associations mutuelles agricoles, formées par l'Administration là
où le besoin s'en fait sentir. Elles groupent les anciens
cultivateurs ruinés qui ne possèdent plus ni terrains ni cheptel,
les khammès, les simples journaliers, les fellahs encore
détenteurs de terres, mais dépourvus de moyens d'exploitation. A
la tête de la Djemaâ-el-Fellaha, est placé un Conseil
d'Administration, présidé par l'Administrateur de la commune
mixte. La conduite de l'entreprise est confiée à un chef de
culture. Ces institutions sont actuellement au nombre de cinq.
Le budget algérien subventionne, en outre, d'assez nombreux
établissements communaux ou privés, d'enseignement professionnel.
L'importance des crédits affectés à l'ensemble de ces oeuvres
administratives ou particulières en faveur des indigènes témoigne
de l'intérêt que la France attache à leur développement, pour le
plus grand profit économique, moral et politique du pays. L'effort
financier que s'est imposé la Colonie, depuis 1921, dans
l'exécution de ce programme d'enseignement professionnel et
agricole, est représenté par une somme d'environ 13 millions. Le
budget de 1930 y consacre un crédit de : 2.834.555 francs.
La Caisse de Célébration du Centenaire a apporté, tout
dernièrement, aux oeuvres ci-dessus, une importante contribution
financière.
Les subventions ci-après ont été, en effet, accordées par ses
soins :
Centres de l'Artisanat...........................
800.000
Ouvroirs de l'Académie......................... 400.000
Construction d'une école professionnelle à Tlemcen 1.000.000
Installation d'un atelier de tissage à Bougie...... 400.000
Installation d'une école de poterie et céramique
en Kabylie ................................. 500.000
Construction d'ouvroirs dans les Territoires du Sud 200.000
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L'OEUVRE FRANÇAISE POUR L'ENSEIGNEMENT DES INDIGÈNES
EN ALGÉRIE DE 1830 A 1930
Il n'existait en Algérie en 1830 aucune organisation de
l'instruction publique. Quelques zaouïas où se perpétuait un
enseignement théologique arriéré, sans valeur morale ou sociale,
recevaient des étudiants. On y apprenait la lecture, l'écriture,
et à un degré supérieur, le Coran et la mystique musulmane, sans
aucun souci d'exégèse, de philosophie ou d'histoire du dogme.
L'ancien élève, muni d'un parchemin, quittait ensuite la zaouïa,
revenait dans son douar où il ouvrait une école moyennant des
rétributions modiques, apprenait aux enfants, avec des fragments du
Livre sacré, la lecture et l'écriture, quelques légendes
maraboutiques. On a évalué à 2.000 environ le nombre de ces
" écoles " dans la Régence, à l'époque où nous nous y
sommes établis. On est parti de cette approximation, dénuée de
toute base solide, pour dire que l'instruction était fort répandue
et que les Français n'ont fait qu'utiliser ces écoles, en
modernisant leur enseignement et en le complétant par
l'introduction de notions nouvelles, arithmétique, histoire,
géographie, langue française. On oubliait que l'enseignement
musulman, tel qu'il est encore pratiqué dans les Médersas
orientales les plus en renom, est enlisé dans une scolastique
médiévale, retirée de la Vie, abstraite, incolore et sans relief.
Il est symptomatique de noter à cet égard que les réformes soi-disant
modernistes de l'Université d'El-Azhar, en Égypte, groupent sous
la rubrique " sciences mathématiques " la logique et la
pédagogie, et la calligraphie parmi les " sciences
philologiques " (1). Dans quelques douars,
(1) Sekaly, l'Université d'El Azhar, Revue des Études
Islamiques, 1927, IV, 1928, 1 et II.
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