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période qui n'est pas prés encore d'être révolue, l'orientation
à donner à l'enseignement. Ils représentent, dans l'histoire de
la pédagogie algérienne, si riche en expériences passionnantes,
le progrès le plus décisif qui ait été accompli depuis 1830.
En même temps que se délimitaient les programmes et que
s'assuraient les méthodes, l'organisation des écoles, la
composition et la situation du personnel allaient se précisant, du
décret du 9 décembre 1887 à celui du 18 octobre 1892.
Ce qui fait l'importance du premier de ces deux textes, c'est qu'il
étend à toute l'Algérie la plupart des dispositions que le
décret de I883 restreignait soit aux communes indigènes, soit aux
communes de plein exercice ou mixtes. Par là il constitue vraiment
« l'enseignement public des indigènes en Algérie ». Il réglemente
aussi l'enseignement privé (mecid, zaouïas, midrashim). Il ne
néglige pas l'apprentissage professionnel (art 1er et 15). Enfin,
alors que le décret de 1883 se bornait à prévoir la délégation
temporaire d'un inspecteur d'académie et d'un ou plusieurs
inspecteurs primaires « avec mission d'organiser le service « de
l'instruction primaire des indigènes n, il crée des emplois
permanents d'inspecteurs primaires, spécialement chargés des
écoles d'indigènes, sous l'autorité du Recteur, qui, désormais,
nomme tout le personnel enseignant primaire, même les directeurs
des écoles dites principales (art. 3).
Le décret de 1892 ne modifia pas profondément l'organisation de
I887. Tirant profit du travail déjà accompli et de l'expérience
acquise, il précisa et réglementa diverses questions et
procédures de création des écoles (art. 20 à 25, 27 et 28),
conditions d'installation (art. 26), de fonctionnement (art. 4 à
I1), commissions scolaires; formation, classement, traitements et
avancements du personnel enseignant (art. 29 à 46) ; programmes
d'enseignement pour les garçons (art. 15 et I6) et même pour les
filles (art. 18) ; inspection (titre IV). Comme le plan d'études de
1890 pour les méthodes, il est, pour l'organisation,
l'aboutissement de l'effort poursuivi pendant les dix à douze ans
qui précèdent. Par suite, tout l'essentiel y a été prévu, et
les décisions, arrêtés, décrets mêmes ou lois, intervenus
depuis, ne sont d'ordinaire que l'application, l'affirmation et la
suite
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logique de telle ou telle de ses dispositions. L'enseignement
primaire des indigènes tel qu'il existe date de 1890 pour les
méthodes, de 1892 pour l'organisation.
D'autre part, on ne négligeait pas les Médersas. Une première
refonte avait été faite en 1876. Elle avait donné quelques
résultats qu'il fallait amplifier.
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Un arrêté du Gouverneur Général (21 novembre 1882) éleva le
niveau de l'examen d'admission; un autre arrêté (26 juillet 1883)
plaça ces établissements « sous la direction unique du Recteur »,
qui, à son tour, chercha à compléter les programmes. Malgré ces
efforts, l'objectif visé n'était pas complètement atteint. Une
réorganisation d'ensemble s imposait: ce fut l'œuvre du, décret
du 23 juillet 1895.
A vrai dire, les principes de l'organisation adoptée en 1876 n'ont
pas été modifiés. L'enseignement continue à être mi-français,
mi-arabe; mais, désormais, pour être autorisé à se présenter à
l'examen d'admission le candidat doit être pourvu du certificat
d'études primaires élémentaires. D'autre part, la durée normale
des études est portée
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