à quatre années, à l'expiration desquelles l'étudiant obtient,
s'il subit avec succès l'épreuve dé sortie, le « Certificat
d'études des Médersas ». Ce diplôme lui permet d'entrer dans une
« division supérieure », à la Médersa d'Alger, pour y
poursuivre encore, pendant deux ans, des études complémentaires
que sanctionne un « Certificat d'études Supérieures des Médersas
», délivré, lui aussi, après examen. Enfin, l'un ou l'autre de
ces certificats est respectivement exigé des candidats à diverses
fonctions dé la justice, de l'instruction publique ou du culte
musulmans.
Le programme des Médersas s'est inspiré du principe qu'il
s'agit, non seulement dé dispenser une culture générale, mais
encore de préparer des titulaires aux emplois ci-dessus
énumérés. De là, la place faite, dans le plan d'études, au
droit coranique, à la littérature arabe, à la théologie
musulmane. Il est facile, pour cette dernière matière, d'élever
des critiques. On peut soutenir que le Kalam est aujourd'hui d'un
intérêt secondaire; que les arguties d'Achari ne conservent qu'une
valeur rétrospective; que Ghazali est seulement intéressant en ce
qu'il eut de pascalien. On oublie trop - depuis la condamnation
sévère portée par Renan - ce que cette scholastique eut de
subtil, l'efficacité qu'elle garde pour l'affinement d'un esprit
musulman. Un futur imam, un futur cadi ne doivent pas, au surplus,
ignorer des controverses que pourraient soulever devant eux
d'anciens élèves d'El Azhar (Égypte). Mais le cadi et l'imam de
demain joignent à leur culture musulmane des connaissances
approfondies sur notre histoire, sur notre langue, sur notre
civilisation.
Que, dans les Médersas, le niveau des études se soit
considérablement relevé, cela est incontestable. Beaucoup
d'élèves suivent les cours des Facultés. Certains passent les
examens de licence. Le recrutement dés élèves s'opère dans les
écoles primaires qui, depuis 1892, ont connu un remarquable
développement. Le tableau ci-contre permet de le constater.
|