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et pourvu, à ce titre, jusqu'en 1893, l'emploi d'inspecteur
général de l'enseignement des indigènes a été créé par
décret du I4 août I909. Il est, sous l'autorité immédiate du
Recteur, chargé de l'étude de toutes questions et affaires
relatives à l'enseignement des indigènes en Algérie.
L'enseignement primaire algérien tout entier, qu'il soit destiné
aux Indigènes ou aux Européens, relève en effet du Recteur de
l'Académie d'Alger, en ce qui concerne le personnel, l'organisation
pédagogique, le fonctionnement des écoles; et du Gouverneur
Général pour la création des écoles et des emplois; la
répartition, la construction des locaux scolaires, l'emploi des
crédits inscrits au budget (art. 20 du décret du 18 octobre 1892).
le tout par délégation du Ministère de l'Instruction publique.
Discuté pendant des années, essayant sans cesse des méthodes
rationnelles jusqu'au moment où il a trouvé sa voie définitive,
l'enseignement des indigènes est aujourd'hui remarquablement
organisé. La grande épreuve de 1914-1918 a montré que l'École
algérienne sait, elle aussi, former de bons Français. L'action
qu'elle exerce, l'ardent dévouement qu'elle manifeste, l'esprit qui
l'anime, méritent le plus haut éloge. Ses méthodes pédagogiques,
enseignées par une longue expérience, ont fait leurs preuves; car
ce sont ses méthodes, et non ses programmes - peu différents somme
toute de tous les programmes d'instruction élémentaire - qui font
son originalité, sa force, son efficacité bienfaisante. Il ne doit
plus se poser, à son sujet, de questions essentielles
d'organisation, ni d'orientation, encore moins d'existence. Une
seule reste : celle de son développement. Elle a l'ambition
légitime de pouvoir, dans un temps prochain, recevoir dans ses
classes sans cesse croissantes, toute la population scolaire de la
Colonie. L'œuvre d'hier est garante de celle de demain. L'immense
résultat déjà acquis par nos instituteurs ne s'inscrit pas qu'en bilan; il est un gage d'avenir fécond en
promesses, et autorise les plus belles espérances. Là encore, la
France a joué ce rôle de suprême humanité, de noble tolérance,
de conquête morale que Rome elle-même n'a pas égalé.
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L'ÉVOLUTION
DE LA PROPRIÉTÉ INDIGÈNE
Les populations de l'Algérie ont toujours mené une vie
essentiellement agricole et pastorale, et, lorsque les
vicissitudes de l'histoire mettaient ce pays en rapport avec des
peuples plus civilisés, c'est encore la terre qui, ingénieusement
cultivée, fécondée par l'eau des barrages, continuait à faire
vivre une importante masse d'autochtones. On sait que l'Afrique du
Nord fut, avec l'Italie et la Sicile, un des trois « greniers »
où puisa la Rome antique, et l'on disait volontiers d'un homme
riche, dans l'antiquité, qu'il avait amassé « tous les blés de
la Libye ».
Aujourd'hui,, comme au temps de l'Afrique romaine, l'olivier, la
vigne, les céréales couvrent le sol, faisant la prospérité de
l'indigène comme celle de l'européen, et l'on peut dire que, pour
la plus grande part, le commerce de la Colonie est alimenté par
l'agriculture. Il est donc d'un intérêt supérieur pour chacun des
éléments si divers qui composent la population, de favoriser par
tous les moyens possibles cette branche de l'activité humaine. Un
des moyens les plus efficaces consiste incontestablement dans
l'organisation d'un régime foncier approprié à la situation
particulière du pays. Cette tâche s'impose encore parce qu'elle
constitue un des aspects les plus importants de notre politique
indigène. Mais, il faut le reconnaître, elle est loin d'être
aisée. Le foisonnement des textes auxquels sa solution, ou plutôt
ses solutions - car elles ont été diverses - a donné naissance,
témoigne de la difficulté du problème. Il serait aussi
prétentieux que téméraire d'affirmer que le dernier stade de
l'évolution foncière est aujourd'hui atteint avec la dernière loi
en vigueur.
Si la solution du problème est facile pour le civilisateur qui met
le pied dans une région quasi déserte, il en est
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