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« faux-monnayeur », vous avez regardé avec vos yeux,
vous avez justement apprécié l'immense effort accompli dans ce pays
et noté de façon intéressante les heureux résultats donnés par
l'organisation agricole coopérative. « Tout est ici sous le signe
COOP », dites- vous, et cette notation est pleine d'enseignement. M.
Anne, dont l'admiration est sans réserves, a visité la ferme
Sainte-Marguerite, et surtout « l'Usine Coopérative pour le
traitement des sous-produits de la vigne » .
Pris d'un zèle très louable, il se propose d'exaucer le voeu de l'ingénieur-agronome,
directeur de cette usine. « Il nous demanda de signaler à notre
retour en France, à nos grands élèves, le champ qui peut s'ouvrir en
Algérie à leur activité. Nous le lui avons promis et nous n'y
manquerons pas. » De même M. Sampy, professeur à l'École primaire
supérieure de Colmar et président de l'Amicale des Instituteurs et
Institutrices du Haut-Rhin, qui a conduit en Algérie une excursion
de ses collègues alsaciens, se propose « d'orienter ses anciens
élèves vers l'Algérie où il y a des possibilités d'existence
innombrables ». Ce sera une excellente initiative.
M. Paul Francillon, professeur à l'École normale de Caen, retrouve en
Mitidja « les paysages familiers de France » et Mlle Raymonde Perron,
institutrice à l'École primaire supérieure d'Embrun, y admire
l'outillage moderne de l'agriculture. Elle s'écrie : « Quelle douche
pour mes préjugés ! je croyais volontiers que seule la « métropole
était le pays moderne entre tous... » C'est une douche fort
salutaire. Mlle Bret, (E. P. S. d'Albi) étudie avec soin la
colonisation alsacienne à Haussonviller et l'organisation de Camp
Maréchal. Bien des voyageurs sont agréablement surpris en constatant
que les Hauts-Plateaux sont bien moins stériles qu'ils ne l'avaient
pensé, mais tous ceux qui ont osé aller jusqu'à |
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Bou-Saada ou jusqu'à Biskra gardent une impression
inoubliable des oasis. Ils ont pris contact avec le désert et en ont
senti l'attrait.
Quelques-uns ont causé avec les colons. « Actuellement, note M.
Ruayres, la plupart des colons français « me paraissent dans
l'aisance, mais déjà un certain nombre, trouvant que l'Algérie n'est
plus un pays assez neuf, vendent à un bon prix leurs terres et vont
au Maroc, avec la somme ainsi réalisée, acquérir de vastes domaines.
Mieux préparés que des immigrants venus de France, plus
entreprenants aussi, ce sont eux qui colonisent le Maroc. » Nous
laissons à son auteur la responsabilité de cette affirmation. Nous
constatons seulement que la même impression heureuse causée par le
spectacle de la prospérité des colons français se retrouve dans tous
les rapports. Quant aux colons étrangers, M. Maugendre, Inspecteur
primaire à Carpentras, nous parle avec l'autorité d'un homme élevé
en Oranie, de l'assimilation des fils d'Espagnols et des fils
d'Italiens qui est « parfaite » et M. Bauberot, (E. P. S. de
Bellac), n'a pas craint, pour enrichir son étude sur le problème
italien dans le département de Constantine, de demander une
interview au Consul général d'Italie lui-même. Il nous rapporte les
déclarations très rassurantes de ce haut fonctionnaire italien,
constatant l'excellence des rapports entre colons italiens et
français et la satisfaction des Italiens. Cette collaboration,
ajoute-t-il, pourrait être étendue à d'autres pays que l'Algérie.
Nous voilà rassurés : il n'y a pas de question italienne en Algérie
malgré le voisinage de la Tunisie. Les rapports des colons français
et étrangers avec les indigènes ne sont pas toujours aussi bons
qu'ils devraient être. Les colons se plaignent et pour avoir écouté
leurs doléances, M. Ruayres qui juge les Arabes « paresseux,
menteurs, portés au faux-témoignage », nous paraît bien sévère.
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