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   surtout en ce voyage des bénéfices pédagogiques. Et chez tous enfin il y avait l'idée très naturelle que, ce voyage ayant lieu pendant les vacances, l'occasion était belle d'aller quelques jours à la chasse aux images, « so fi_ir mich in » comme dit le poète allemand au gré de la fantaisie.
Nous avons donc toute une série de rapports essentiellement touristiques. Nous avons pris à les lire un plaisir extrême. Mais l'austère devoir qui nous est imposé de suivre la circulaire ministérielle nous oblige à ne pas citer bien des pages brillantes, et nous ne pouvons même pas enchâsser dans le triste métal de notre compte-rendu quelques images jolies, pierres précieuses qui l'auraient fait ressembler aux lourds colliers d'argent que portent les Mauresques. Il eût été pourtant amusant de noter des impressions différentes, voire contradictoires, qu'ont eues en présence des mêmes spectacles des hommes d'égale culture. Mais ne sait-on pas, pour l'avoir trop répété, qu'un paysage n'est qu'un état d'âme? Il est sans doute plus utile de relever les concordances. L'oeuvre de la France à Alger, devenue un emporium d'une activité splendide et une belle capitale, a reçu des éloges mérités, l'agriculture de la Mitidja a été appréciée par tous les voyageurs qui savaient ce qu'était le pays aux premiers temps de la conquête, la mise en culture des Hauts-Plateaux a beaucoup frappé ceux qui eurent le bonheur de faire leur voyage pendant les vacances de Pâques, de même que les oasis et leur vie si particulière ont séduit ceux qui ne craignirent pas de s'enfoncer dans le sud pendant l'été brûlant. Tous aussi se sont penchés, très intéressés, sur le problème indigène. Ils ont été en général découragés par le mystère dont s'enveloppe volontiers vis-à-vis de l'Européen la vie arabe et, avec prudence, se sont bien gardés de conclure. Peut-être la plainte que nous trouvons çà et là exprimée avec

 
       beaucoup de courtoisie que l'on n'ait pas organisé des caravanes avec des guides autorisés n'est-elle pas absolument injustifiée. Je regrette, écrit Mlle Roudil, professeur au Lycée d'Avignon, que l'on n'ait pas songé à organiser de « groupes universitaires qui auraient permis des échanges de vues, d'impressions aussi entre les boursiers du Centenaire ».
Mais les membres de l'enseignement secondaire, qui sont si avides de libre culture, auraient-ils supporté si facilement que quelques censeurs l'ont voulu dire la présence toujours importune d'un guide ? Ces pèlerins, dont quelques-uns furent passionnés, se défendent du reste de rapporter des idées précises, ayant un esprit critique trop aiguisé pour ne pas savoir ce que valent les impressions de passagers. C'est pourquoi quelques-uns d'entre eux se sont fixé un objet d'études précis, bien délimité, afin d'avoir le temps de l'examiner sérieusement.
Les géographes ont étudié les plissements de l'Atlas, le problème de l'eau en Afrique du Nord, le peuplement de certaines régions du Tell ou des Hauts-Plateaux, le mouvement des ports algériens, cherchant à vérifier les conclusions d'études commencées bien avant le voyage. MM. Valleur et Lanoir, professeurs au Lycée de Vesoul, nous donnent de bonnes monographies sur « Les voies ferrées et le Transsaharien » et « la Vigne en Algérie » M. Sermet, professeur au Lycée de Bayonne, qui prépare une thèse sur la géographie du sud de la péninsule ibérique, a étudié, à titre de comparaison, la structure de l' Oranie occidentale, le comblement des hautes plaines et l'évolution du relief en Oranie. M. Lager, du Lycée de Bastia, s'est intéressé à quelques problèmes posés par la structure des deux Atlas, etc...
Très nombreux ont été les historiens qui ont essayé de retrouver les traces de la colonisation romaine. Les
 
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