VIII
La grande crise des années 1921-1924
Les premières traversées automobiles du
Sahara
La période a après-guerre qui s étend de 1920 à 1929 environ
eût dû être employée à tous les redressements et les plans
ébauchés en 1913-1914 eussent gagné à être repris d'initiative
gouvernementale. Mais dans cette période, un nouveau fléau allait
s'abattre sur les Territoires du Sud et plus particulièrement sur
les annexes des Hauts-plateaux qui en constituaient la plus riche
partie. L'année 1920 avait été marquée par une sécheresse assez
grande, le cheptel de moutons et de chameaux qui est la principale
richesse des tribus, avait été sérieusement éprouvé. Or, les
années qui suivirent, 1921 et 1922, ne furent pas non plus assez
humides. Ce fut alors l'époque de la grande misère. Les nomades,
ne disposant plus que de quelques maigres moutons et chameaux,
voyaient disparaître le plus clair de leur alimentation et de leurs
ressources..... L'administration engagea résolument la lutte contre
la famine et les maladies endémiques et épidémiques qui
l'accompagnent toujours.
A vrai dire, concours financiers et secours en vivres de provenances
diverses ne manquèrent pas à ces malheureux. Toutes les
ressources disponibles du budget furent employées pour ces objets
immédiats. La tâche était vaste, mais on en vint à bout et, au
total, si le cheptel moutons fut réduit de près des deux tiers et
celui des chameaux d'au moins un tiers, du moins le nombre des
hommes morts d'inanition demeura assez faible et le chiffre de la
population n'en fut pas sensiblement diminué.
On ne s'étonnera donc plus si dans toute cette période on se
borna, dans les Territoires du Sud, à maintenir le calme dans les
tribus sans se lancer dans des améliorations ou de grands travaux
onéreux.
|