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commence à diminuer, et la direction de l'intérieur s'écrie
déjà : " L'état sanitaire a dépassé toutes les espérances
n. En effet, la mortalité est tombée d'un coup à 1/17ème.
Mais une mort sur 17 habitants, c'est encore considérable et la
proportion se maintient pendant longtemps autour de ce chiffre.
En 1844, 1/13. En 1846, 1/15. En 1847, 1/12.
En 1848 amélioration brusque, 1/28; en 1849, 1/35; en 1850, 1/34;
en 1851, 1/31.
La mortalité infantile est encore considérable. En 1848, sur 74
décès il y a 25 enfants.
En 1854 les décès l'emportent encore sur les naissances 121
décès contré 113 naissances. Pourtant les enfants pullulent. Sur
2.553 habitants il y a 1.479 enfants.
En 1855 les naissances et les décès s'équilibrent presque, 132
naissances contre 135 décès.
En 1856, l'équilibre est nettement rompu en faveur des naissances,
139 contre 77 décès. Mais sur ces 77 décès il y a encore 49
enfants.
Dix ans après, en 1866, la démographie a pris décidément une
allure régulière, normale et même fort honorable, 1 naissance
pour 33 habitants; 1 décès pour 51. Les chiffres français à la
même date sont : 1 naissance pour 35 et 1 décès pour 41.
Cette fois le cap est franchi. Une race européenne nouvelle est
née.
Il est intéressant de suivre le détail vivant de cette terrible
lutte sur un dés points où elle fut le plus acharnée dans la
Mitidja de Boufarik.
Il faut enregistrer maintenant le bulletin de victoire pour
l'ensemble de l'Algérie.
La natalité des colons Européens oscille annuellement autour de 30
pour 1.000. Et malgré une proportion de décès qui tend à se
réduire, l'excédent des naissances sur les décès oscille
annuellement entre 7 et 9 (période 1905 à 1914).
L'analyse de ces chiffres par Peyerhimhoff pour une année
déterminée (1903) donne des résultats curieux. Il considère à
part la natalité des villes (large proportion de fonctionnaires
métropolitains) et celle des campagnes (colons proprement dits).
L'écart entre les naissances et les décès est dé 13,3 % dans les
campagnes, contre 9 seulement
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dans les villes, malgré l'infériorité à la campagne des installations
hygiéniques, qui se traduit par un accroissement de la mortalité. Dans ces
campagnes, si on distingue les colons français et les colons étrangers, on
ne constate aucune différence de natalité, et même en 1903 la natalité
française est légèrement supérieure à l'étrangère (37,1 contre 35,5).
La conclusion est qu'il se forme un peuple nouveau.
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Dans quelle mesure cette race nouvelle est-elle Française ?
Les premiers colons que Trumelet désigne toujours nommément,
portent invariablement de bons gros noms de chez nous; ce sont des
Girod, des Martin. Aujourd'hui, quand on parcourt de l'œil les
enseignes d'une rue, ou une liste de candidats au baccalauréat, la
bigarrure des noms français et étrangers fait une impression
amusante, caractéristique à elle toute seule de l'Algérie.
Ces étrangers qui ont modifié l'onomastique sont venus
généralement des îles méditerranéennes : Malte, la Sicile,
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