La mise en exploitation d'une forêt de chênes-liège exige de gros
capitaux. Dans les premières décades de l'occupation l'État n'a
même pas essayé d'exploiter directement son liège. L'exploitation
directe n'a commencé qu'après 1892 (rapport Burdeau)
La courbe de la page 41 donne l'ascension rapide de la production
officielle entre les années 1892 et 1914. La production a passé de
0 à 130.000 quintaux. Après 1914 la guerre a amené une longue
période de dépression. Aujourd'hui seulement la production atteint
de nouveau approximativement les chiffres d'avant-guerre
(statistique de 1914 120.000 quintaux).
La production officielle du service forestier en liège donne une
idée très incomplète de la production totale. Sur 450.000
hectares de forêts de liège, le service forestier en exploite
275.000 seulement. Le reste, 175.000 hectares, a été concédé par
l'État à des particuliers avant 1892, et les résultats de
l'exploitation, trop intensive peut-être, doivent entrer en ligne
de compte.
C'est un minimum de 160.000 quintaux de liège brut par an. La
production moyenne de l'Algérie est d'environ 300.000 quintaux (en
1913, 400.000 quintaux valant 13 millions de francs-or). Il faut
ajouter environ 50.000 quintaux pour la Tunisie. |
Le Maroc apportera sa contribution (forêt de Mamorra à côté de Rabat).
Pratiquement, le Maghreb exporte la totalité de sa production en liège. Et
ces 350.000 quintaux paraissent à peu près le tiers de la consommation
mondiale. Ce qui n'est pas surprenant si on songe que le chêne-liège ne
pousse nulle, part à la surface de la planète sauf dans le bassin de la
Méditerranée, et même ou peu s'en faut, de la Méditerranée occidentale
(Espagne et Portugal Atlantique compris).
L'Alfa. - Le Maghreb a d'autres produits de cueillette qui sont des ressources
importantes; l'alfa, le crin végétal. L'aire de dispersion de l'alfa est
encore plus restreinte que celle du chêne-liège; hors de l'Afrique du Nord
(Maroc, Algérie, Tunisie et Tripolitaine) il ne se trouve qu'en Espagne.
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