par les habitudes de fraude (vin de sucre), que le phylloxera avait fait
naître, et qui lui avaient survécu. Ce fut une crise terrible, en Algérie
comme en France. Elle secoua la Société dans ses profondeurs. En France
émeutes de Montpellier et de l'Aude : grandeur et décadence de Marcelin
Albert. En Algérie émeutes anti-juives.
Le résultat final a été triomphal. La viticulture algérienne est en pleine
prospérité.
A la violence des secousses qu'ont provoquées les crises viticoles, on mesure
l'importance de la viticulture dans la société algérienne. L'Algérie est
devenue, au même titre que le Midi français, un pays essentiellement
viticulteur. Aucune autre culture n'a donné au colon de bénéfices
comparables. C'est la vigne qui a fait la prospérité de l'Algérie, exalté
la joie de vivre et le goût d'entreprendre. A proprement parler, la vigne a
fait l'Algérie.
Naturellement, la viticulture algérienne a pour client principal le
consommateur français.
L'Algérie exporte en France la plus grande partie de sa production, environ 5
millions d'hectos. La production française est de 45 millions.
La concurrence que la viticulture algérienne fait à la française n'est pas
aussi grande que ces chiffres indiqueraient, parce que les vins algériens
pour la plupart sont très chargés en alcool. Ce sont des vins de coupage.
Ils font plutôt concurrence aux vins espagnols que le marchand de vin
français a toujours importés.
Les départements du Midi cependant surveillent de très près la viticulture
algérienne.
La France a élevé des barrières douanières pour interdire le marché
français aux vins marocains, ce qui ne peut pas manquer de restreindre
l'expansion de la viticulture sur le territoire du protectorat où elle eût
trouvé, sans cette circonstance, un terrain aussi favorable qu'en Algérie.
Poussée au point où elle l'est, la viticulture en Algérie peut être
presque appelée monoculture. Elle n'est donc pas sans présenter des dangers.
La Datte
L'agriculture algérienne n'est pas la vieille culture traditionnelle et
routinière.
L'agriculture algérienne est en fièvre éternelle, en création continue.
Dans les toutes dernières années, depuis la guerre, il faut noter
l'apparition de deux cultures nouvelles.
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