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   En Algérie, la culture du jute, celle du mûrier pour magnaneries, seraient théoriquement des possibilités. Elles ne sont pas sorties de la période velléitaire.

Fig. 15. - UNE MAGNANERIE, DÉVIDAGE DES COCONS n travail qui ne peut être fait utilement que par la main-d'oeuvre familiale, dans un pays de toute petite propriété. C'est pourquoi l'élevage du ver â soie, malgré des tentatives intéressantes, n'a pas pris racine en Algérie. C'est une culture de vieux pays.

La laine à part, le seul textile qui paraisse avoir un avenir est le coton.
Pendant la période 1858 à 1867, la culture du coton fut florissante, pendant la guerre de Sécession qui bouleversait les conditions du marché. Mais les primes énormes que donnait le gouvernement français étaient un élément essentiel de cette prospérité factice.

Tout s'effondra le jour où cette prime fut supprimée et on admit pendant longtemps qu'il y avait eu là une expérience décisive, condamnant la culture du coton.

Il y eut pourtant des colons entêtés qui continuèrent, ou qui recommencèrent. Dès avant la guerre, sur un petit nombre de propriétés, on obtenait des résultats. Les fantaisies du change après la guerre ont amené un épanouissement.
      

Surexcitée par des gains énormes, et non plus du tout par des primes officielles, l'initiative privée a fait boule de neige. Le boom du coton, avec le petit boom des dattes, a été le grand événement agricole d'après-guerre.

La production de 250 à 500 quintaux (de 1917 à 1920) a passé dans les années suivantes à 1.500 et même 2.500 quintaux.

En Tunisie, la culture du cotonnier, qui n'occupait que 30 hectares en 1924, a porté sur plus de 250 hectares en 1925. Les résultats obtenus sont très satisfaisants.

Fig. 16. - LA RÉCOLTE DU COTON Notez le contraste entre la main-d'oeuvre indigène et le colon d'aspect bourgeois. C'est ce dernier, avec son intelligence, son argent, son esprit d'initiative, qui crée la culture nouvelle.

Le Maroc se prépare à suivre l'exemple.
Il y a là quelque chose qui naît, et la partie pourrait bien être gagnée. Il se forme des spécialistes, une tech­nique adaptée au pays. Il est établi d'ores et déjà que le Maghreb peut produire, dans de bonnes conditions, des cotons qui supportent facilement non seulement la com­paraison, mais la concurrence, des cotons américains et égyptiens. Ce qu'on ne peut pas savoir, c'est dans quelle

 
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