dans la steppe, est toute entière entre les mains des seuls
indigènes.
La production de la laine en Algérie ne dépasse guère en moyenne
100.000 quintaux, le vingtième à peine de la production
australienne.
L'Algérie exporte du mouton de boucherie en quantités
appréciables; le chiffre oscille autour d'un million de têtes.
La Tunisie en 1925 a exporté 7.500 quintaux de laine, 60.000
moutons sur pied.
Le Maroc entre 1915 et 1920 a exporté entre 20 et 2.5.000 quintaux
de laine.
Ce sont des chiffres très au-dessous des possibilités et encore
davantage des besoins de l'industrie française. L'administration en
Algérie-Tunisie a fait des efforts pour améliorer la race et
prévenir les crises de mortalité, mais cet effort a ses limites.
L'élevage sur les hauts plateaux, tant qu'il sera exclusivement
dans les mains des indigènes, sera immuable. Voilà des hommes qui
sont dépositaires de ce qu'il y a de plus ancien en matière de
traditions. Ils gardent leurs bêtes avec les procédés de Jacob
chez Laban.
On ne fait pas évoluer avec de bons conseils des hommes qui
représentent la plus vieille civilisation du monde.
L'Algérie qui a près d'un million de colons cultivateurs n'a pas
encore un seul « squatter », à l'Australienne.
L'épreuve et la contre-épreuve conduisent à la même conclusion.
La baguette magique de transformation a été entre les mains de
l'Européen.
On le constate une fois de plus à propos de pêcheries.
Pêcheries
La conquête française a donné un grand essor aux pêcheries
marines. Rien n'existait auparavant. Le Maghreb n'a pas de pêcheurs
indigènes, sauf deux petits groupes qui présentent un simple
intérêt de curiosité (sud de la Tunisie, région d'Agadir au
Maroc). Cette indifférence totale aux choses de la mer est curieuse
dans un pays qui a un si énorme développement de côtes. Mais les
ports naturels font défaut et la plate-forme sous-marine est
d'étendue très restreinte.
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Les corsaires Turcs, embusqués à Alger, étaient restés immuables à
travers les siècles. En 1830 ils étaient toujours des Turcs, parlant et
sentant en Turcs, des marins étrangers. Ils n'ont jamais pratiqué ni la
pêche, ni le commerce; rien d'autre que la piraterie.
A part eux, en 1830, sur toute l'étendue immense des côtes algériennes, il
n'y avait ni un pêcheur, ni un marin, ni un bateau indigène. C'est
extraordinaire, mais c'est comme ça.
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