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du pays qui alimentent l'activité des ports. Elles sont fonction de
la vie économique et générale. Barriques de vin, caissettes de
primeurs, balles d'alfa, ballots de liège, peaux et moutons sur
pied encombrent les quais, en compagnie des minerais.
Alger est un grand port de commerce, le second des ports français
pour le tonnage de jauge (près de 20 millions de tonnes en 1914) ;
le cinquième pour le tonnage métrique, derrière Rouen, Marseille,
Le Havre et Bordeaux (3 millions 600.000 tonnes en 1914).
Il est rattaché à Port-Vendres et surtout à Marseille par un
service quotidien de paquebots rapides, aménagés pour voyageurs.
Oran suivait Alger de près. Aux dernières statistiques il l'a
nettement dépassé. Depuis la conquête du Maroc sa proximité de
la frontière lui procure des avantages et aussi des excitations
commerciales. Les Oranais semblent montrer aujourd'hui plus
d'initiative que les Algérois.
Les derniers chiffres se rapportent au premier semestre 1929, et
devraient être par conséquent approximativement doublés.
Dans ce premier semestre et dans l'ensemble de l'Algérie « le
tonnage des marchandises embarquées et débarquées a été de 5
millions 825.000 tonnes en 1929, contre 5 millions 240.000 tonnes en
1928. Augmentation 585.000 tonnes.
« Le port d'Oran y est représenté, en 1929, par 1 million 848.000
tonnes et celui d'Alger par 1.629.000 tonnes. « La différence
entre les deux ports est déjà sensible. Elle est écrasante au
titre de la navigation de relâche et de ravitaillement. Oran, 1.374
navires d'un tonnage de 3.235.000 tonnes; Alger, 599 navires avec un
tonnage de 1 million 513.000 tonnes. »
Dans la concurrence acharnée des deux grands ports, et par voie de
conséquence des deux grandes villes, verrons-nous Oran détrôner
Alger ?
Dans ce pays neuf, la vie évolue plus vite que chez nous. Pour
comprendre que dans un pays comme l'Algérie, les ports ont une
importance toute particulière, bien plus grande qu'ailleurs, il
faut se rappeler ceci :
Le Maghreb tout entier s'étire sous la même latitude, à la limite
nord du Sahara. D'un bout à l'autre il a le même ciel et les
mêmes ressources de pays plus ou moins sec. Réduit à lui-même il
n'a pas à sa disposition la variété de produits qu'on trouve dans
une province française |
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et qui suffit à assurer la prospérité locale, sous cloche. En certaines
matières, très limitées, il a, ou il est susceptible d'avoir, d'immenses
ressources, bien supérieures à ses besoins; vin, huile, laine, liège, alfa.
Il est condamné à des formes plus ou moins strictes de monoculture pour
l'exportation. Il dépend des marchés étrangers.
Ce grand fait économique a nécessairement un lien avec le grand fait
politique qui domine toute l'histoire maugrebine. Jamais depuis 2.000 ans,
depuis toujours, le Maghreb ne s'est appartenu à soi-même un seul instant.
S'il n'a jamais eu. l'indépendance politique, c'est peut-être, entre autres
raisons, parce qu'il n'a jamais eu de quoi se la payer. Pour appuyer son
autonomie politique il n'a pas la possibilité de l'autonomie économique.
Dans son passé historique il n'a connu de grande prospérité que lorsqu'il
s'est trouvé appartenir à un empire prospère, dont les marchés lui
étaient ouverts, avec lequel il entretenait une circulation de richesses. Ça
été le cas de l'Afrique Romaine.
Et c'est de nouveau le cas de l'Afrique Française. Dans un pays qui reste
aussi étroitement sous la dépendance de l'étranger, le port est un organe
aussi essentiel que le poumon dans l'organisme animal. Aussi devient-il une
capitale.
Commerce Général
Il faut donner quelques détails sur le total en chiffres des résultats
obtenus, c'est-à-dire sur le commerce général. Les chiffres les plus
récents concernent le premier semestre 1929 et doivent être doublés par conséquent.
Voici une comparaison des premiers semestres dans les trois dernières années
1927, 1928 et 1929.
« Le total de nos échanges commerciaux, c'est-à-dire de nos importations et
de nos exportations, s'est élevé pendant le premier semestre, savoir :
En 1927 à 3 milliards 525 millions.
En 1928 à 4 milliards 446 millions.
En 1929 à 4 milliards 818 millions.
Donc, en deux bonds, l'Algérie de 1927 à 1929 a accru son commerce de 1
milliard 297 millions. »
Notez qu'en 1924 le total des exportations et importations était seulement
do 5 milliards 394 millions.
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