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   L'œuvre de développement économique et agricole qui avait été poursuivie dans le Tell fut commencée dans le Sud par des officiers comme le commandant Margueritte, le futur héros de 1870. Margueritte fit construire des caravansérails et creuser des puits; mais il fit surtout construire, à 4 kilomètres du Rocher de Sel, par la main-d'œuvre indigène, un large barrage de 200 mètres de long, qui permit d'irriguer 1.800 hectares.

Randon fut élevé, le 16 mars 1856, à la dignité de maréchal de France. Sa meilleure récompense était néanmoins la reconnaissance que lui manifestaient militaires, colons et indigènes, pour l'œuvre qu'il avait accomplie. Au cours d'une tournée de pacification, le général Desvaux put entendre le khalifa de la puissante confrérie religieuse des Tidjanyia s'exprimer en ces termes :
« Bénissez les Français qui, en vous donnant la paix et la sécurité, vous ont préparé une prospérité qui dépasse les espérances. Vous aviez vu arriver avec effroi, il y a deux ans, ces soldats que vous aimez aujourd'hui pour le bien qu'ils vous ont fait. Je viens de traverser beaucoup d'États musulmans (au retour du pèlerinage à la Mecque) ; j'ai trouvé partout l'injustice et la violence, les routes livrées au brigandage; je n'ai respiré librement que depuis le moment où j'ai mis le pied sur le territoire soumis à la domination de la France. »

Cet éloge indigène du gouverneur général était justifié par les mesures qu'il ne cessait de prendre en faveur des populations. L'hiver 1855-1856 ayant été très rigoureux et ayant occasionné des pertes importantes dans les troupeaux, Randon prescrivit d'aider les Indigènes en leur fournissant des instruments et des bois pour construire des abris destinés aux animaux pendant la mauvaise saison Il fit aussi reconstituer des réserves de grains, épuisées par l'imprévoyance des Indigènes, en faisant creuser des réservoirs souterrains (silos) auprès des tombeaux des Saints (koubbas). Il était prouvé que l'Algérie, au lieu d'être une charge; pouvait être un appui précieux pour la Métropole, puisqu'elle avait fourni aux troupes de Crimée des millions de kilogrammes de blé, de farine et de biscuit, comme elle avait fourni dès milliers d'hommes et de chevaux.

Le maréchal ne cessait d'ailleurs de mener de front la pacification du pays et son développement économique Au cours d'un voyage à Paris au printemps de 1857; il obtint de l'Empereur à la fois l'autorisation de faire la campagne
      

LE MARÉCHAL  RANDON

 
LE MARÉCHAL  RANDON -
Jacques-Louis-César-Alexandre, comte RANDON
Né à Grenoble (Isère) le 25 mars 1795
Lieutenant général le 22 avril 1847
Ministre de la Guerre du 24 janvier su 26 octobre 1851
Gouverneur général de l'Algérie du 11 décembre 1851 au 31 août 1858
Sénateur le 31 décembre 1852
Grand croix de la Légion d'honneur le 24 décembre 1853
Maréchal de France le 18 mars 1856
Ministre de l'Algérie et des Colonies du 14 juin 1858 au 5 mai 1859
Ministre de la Guerre du 5 mai 1859 au 9 janvier 1867
Décédé à Genève (Suisse), le 15 janvier 1871
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