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   réalisa la création des zouaves, occupa Blida. poussa jusqu'à Médéa, et envoya le général de Damrémont réoccuper Mers-el-Kebir et Oran.
Comme le Gouvernement français ne voulait consacrer à l'Algérie ni des effectifs ni des capitaux suffisants pour en faire la conquête, Clauzel imagina un moyen de dominer le pays sans envois de troupes ni dépenses de fonds. Il offrit au bey de Tunis, au cours de négociations menées par M. de Lesseps, consul de France à Tunis, de nommer beys d'Oran et de Constantine deux princes de sa Maison, moyennant des contributions annuelles à verser à la France C'était en somme établir le protectorat français sur toute l'ancienne Régence d'Alger par l'intermédiaire de Tunisiens musulmans.
Clauzel passa rapidement à l'exécution de ce projet, puisque dès le 4 février 1831, il nomma bey d'Oran le prince Achmet, moyennant une contribution de un million, et que 200 hommes de troupes tunisiennes vinrent à Oran amorcer la relève des troupes françaises; il décida la destitution du bey de Constantine, pour faire place à un bey tunisien. En même temps, il continua à améliorer l'administration dont Bourmont avait jeté les bases, en réglementant les impôts, la justice, la propriété, la police, les douanes.
Son initiative et son activité impressionnèrent le Gouvernement, qui prêta peut-être aussi l'oreille à une odieuse campagne de dénigrement, allant jusqu'à insinuer qu'il avait reçu de l'argent pour traiter avec Tunis. Malgré son dévouement désintéressé à la tâche qu'il avait entreprise, Clauzel fut remplacé par Befthezène; il reçut du moins, quelque temps après cette mesure imméritée, la dignité de maréchal de France.
Les généraux qui se succédèrent pendant quelques années à Alger n'eurent ni personnalité bien accusée, ni programme bien défini. D'ailleurs, que pouvaient-ils entreprendre, alors que le Gouvernement désirait avant tout ne pas être entraîné trop loin dans l'occupation du pays, et par suite dans l'augmentation des effectifs, et que l'abandon d'Alger était même discuté à la Chambre et dans la presse ?
Le lieutenant-général Berthezène, choisi pour remplacer Clauzel, avait été un très bon commandant de division, aussi bien à la vieille Garde impériale que dans l'expédition d'Alger; il fut un médiocre commandant en chef, pendant l'année qu'il exerça ses fonctions.
Le lieutenant-général Savary, duc de Rovigo, ancien
       LE MARÉCHAL CLAUZEL  
Bertrand, comte CLAUZEL - Lithographie de Delpech, d'après Belliard (Bibliothèque du ministère de la Guerre)
Bertrand, comte CLAUZEL
Né à Mirepoix (Ariège) le 12 décembre 1772
Grand croix de la Légion d'honneur le 14 février 1815
Pair de France le 2 juin 1815
Député des Ardennes du 26 juin 1829 au 21 avril 1842
Commandant en chef l'armée expéditionnaire d'Afrique du 12 août 1830 au 21 février 1831
Maréchal de France le 27 juillet 1831
Gouverneur général des possessions françaises dans le nord de l'Afrique du 8 juillet 1835 au 12 janvier 1837
Décédé à Secourieu (Haute-Garonne) le 21 avril 1842
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