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   bravoure. " Tant que dura l'engagement, dit un de ses historiens, il se tint au milieu des tirailleurs, affrontant les balles des Arabes, auxquels son képi rouge, le seul de l'armée qui fût découvert, l'écarlate de sa selle et sa plaque de la Légion d'honneur, servaient naturellement de point de mire. " Une telle attitude, très appréciée à cette époque, le faisait aimer des troupiers; mais elle a coûté par la suite, en raison des progrès de l'armement, trop d'officiers à l'armée pour n'être pas considérée aujourd'hui comme une imprudence inutile.
Lorsque la colonne arriva près d'Alger, à hauteur de Maison-Carrée, le duc d'Orléans réunit les officiers, et, dans une allocution pleine de modestie et d'affection, il leur promit de faire connaître en France la tâche accomplie par l'armée d'Afrique : " Je dirai toutes les grandes choses que l'armée a faites en Afrique, toutes les épreuves qu'elle subit, avec un dévouement d'autant plus admirable qu'il est souvent ignoré et quelquefois méconnu. " Il ajouta : " Je ne me suis pas cru éloigné de ma famille, car j'en ai trouvé une au milieu de vous et parmi les soldats dont j'ai admiré la persévérance dans les fatigues, la résignation dans les souffrances, le courage dans le combat. "
A Alger, où un accueil enthousiaste lui fut fait par les Français et les Indigènes, il répondit aux compliments des représentants de la population : " Je m'enorgueillis de rentrer par la bonne porte, par la porte de terre, dans la capitale de cette nouvelle France que l'armée a conquise, sillonnée de routes, couverte de (beaux et d'utiles travaux, et que vous saurez tous féconder, peupler et rendre digne de la mère-patrie... J'espère que les résultats obtenus feront des Algériens de tant d'hommes qui, jusqu'à présent, n'ont pas eu foi dans l'Afrique, et je regarde comme un grand honneur et un grand bonheur pour moi d'avoir pu concourir à un des plus grands événements de ce siècle, à la conversion en province française et civilisée de cette terre jusqu'à présent barbare et hostile. "
Au banquet offert par la colonie, le duc d'Orléans déclara, dans la réponse qu'il fit au toast en son honneur " La conquête de l'Afrique est, à mes yeux, la plus grande chance qui se soit offerte depuis longtemps à la France... Tous ceux qui se consacrent à cette noble tâche ont bien mérité de la Patrie. Plus les travaux sont pénibles et les obstacles grands, et plus aussi il faut honorer leur persévérance; car, dans une société dont le travail est la loi
      

LE DUC D'ORLÉANS

 
Ferdinand-Philippe-Louis-Charles-Henri, duc D'ORLEANS - Gravure de Delannoy, d'après Lansac (Bibliothèque du ministère de la Guerre)
Ferdinand-Philippe-Louis-Charles-Henri, duc D'ORLÉANS
Né à Palerme le 3 septembre 1810
Grand croix de la Légion d'honneur le 3 août 1830
Général de division le ler janvier 1834
Décédé le 13 juillet 1842 à Neuilly-sur-Seine
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