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   de 1823 en Espagne; il était brave et prévoyant. Mais il fut désigné pour des raisons politiques : l'avant-veille de Waterloo, le 15 juin 1815, il avait abandonné la division qu'il commandait, pour rejoindre Louis XVIII à Gand, et il avait ensuite contribué à la condamnation à mort du maréchal Ney; il était, pour ces raisons, peu populaire auprès de ses soldats.
Le vice-amiral Duperré fut choisi pour commander la flotte, quoique connu pour ses opinions libérales, en raison de la renommée que ses brillants services lui avaient value dans la marine. Il était d'aspect un peu rude, autoritaire, peu loquace, tandis que Bourmont était séduisant, affable et brillant causeur. Pour éviter tout différend entre deux chefs peu faits pour s'entendre, tant en raison de leurs opinions politiques que de leur caractère, Charles X décida que, si Bourmont estimait que les circonstances l'exigeaient, il pourrait imposer sa volonté à Duperré.
Le corps expéditionnaire, fort de plus de 37.000 hommes, avec 4.000 chevaux, de l'artillerie lourde et légère, et un matériel considérable, s'embarqua à Toulon, sur 645 bâtiments, la plus grande partie affrétés. Cette énorme flotte, de composition peu homogène, mit à la voile le 25 mai; elle dut aller s'abriter quelques jours aux îles Baléares, à Palma, contre le mauvais temps, et, grâce à l'habileté et à la prudence de Duperré, arriva sans encombre le 13 juin dans la baie de Sidi Ferruch.
Le débarquement des troupes commença le 14 juin avant le jour. Bourmont constitua aussitôt dans la presqu'île de Sidi Ferruch une base bien approvisionnée; de là, il marcha sur Alger. Il mena fort bien ses opérations, ne laissant rien au hasard, avançant d'une façon relativement lente, mais absolument sûre; il arriva au but en vingt jours, forçant la ville à capituler le 4 juillet, avec le minimum de pertes pour les vainqueurs comme pour les vaincus. 11 mérite d'être loué de ce résultat beaucoup plus que les historiens ne l'ont fait, car il avait rempli entièrement sa mission, sans éprouver aucun échec partiel capable d'émouvoir l'opinion.
Bourmont fit d'ailleurs constamment preuve de sentiments élevés. Dans sa proclamation du 10 mai à ses troupes, avant leur embarquement, il leur disait : La cause de la France est celle de l'humanité. Montrez-vous dignes de votre belle mission. Qu'aucun excès ne ternisse l'éclat de vos exploits; terribles dans le combat, soyez justes et humains après la victoire... Rendant la guerre moins longue
      

LE COMTE DE BOURMONT

 
Louis-Auguste-Victor DE GHAISNE, Comte DE BOURMONT
Louis-Auguste-Victor DE GHAISNE, Comte DE BOURMONT
Né le 2 septembre 1773, à Freigné (M.-et-L.)
Pair de France le 9 octobre 1823
Grand croix de la Légion d'honneur le 23 mai 1825
Ministre secrétaire d'État de la Guerre, le 8 août 1829 Commandant en chef de l'armée d'expédition en Afrique du 11 avril 1830 au 12 août 1830
Maréchal de France le 14 juillet 1830
Décédé le 27 octobre 1846, au château de Bourmont commune de Freigné (M.-et-L.)
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