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   Le plan d'occupation qu'exposait le jeune officier dans son ouvrage, consistait à éviter les campagnes répressives sans résultat pratique. A quoi pouvait servir d'aller dans une tribu pour l'abandonner ensuite? Si la tribu se sou­mettait aux Français, elle était certaine d'être châtiée rudement par Abd el Kader, puisqu'elle était laissée sans défense; si elle ne se soumettait pas, elle était dévastée et ruinée par les Français, par suite rendue hostile pour longtemps... Cavaignac était d'avis de constituer un large front, en arrière duquel les tribus seraient protégées et organisées; ces tribus, si elles étaient certaines d'avoir la sécurité, n'émigreraient pas, et fourniraient même aux troupes leurs moyens de subsistance.

Comme les colonnes ne s'éloigneraient pas beaucoup du front choisi, elles n'auraient plus besoin de s'encombrer d'approvisionnements, de surcharger les hommes; elles deviendraient ainsi plus mobiles, condition essentielle de leur succès. Pour réaliser mieux encore cette mobilité, Cavaignac proposait de les doter largement en cavalerie, ce qui leur permettrait au moment opportun d'atteindre l'ennemi.
De retour en Algérie en mai 1838, le chef de bataillon Cavaignac fut chargé par le maréchal Valée de commander la garnison de Coléa, forte de deux bataillons de zouaves, une compagnie du génie et une batterie d'artillerie, et d'organiser cette place. Puis, le colonel de La Moricière étant revenu prendre le commandement des zouaves et des camps, il reçut en janvier 1840 le commandement du 2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique, alors à Coléa.

La reprise des hostilités avec Abd el Kader ayant amené l'occupation de Cherchell, Cavaignac fut chargé d'occuper avec son bataillon cette ville, que les habitants avaient évacuée à l'approche des Français. C'était à nouveau une pénible tâche, analogue à celle de Tlemcen, mais que Cavaignac, grâce à son admirable esprit de devoir, remplit avec la même abnégation et le même courage.

Assailli sans répit par une nuée d'Indigènes, du 21 avril au 3 mai, il fut blessé d'une balle à la cuisse le 29 avril, mais ne quitta pas un moment son commandement, animant ses hommes par sa magnifique attitude, montrant tour à tour, suivant les circonstances, son audace et sa prudence, et conservant dans les circonstances les plus critiques un incomparable sang-froid; il fut à deux reprises, le 30 avril et le 2 mai, obligé de repousser à la baïonnette les assaillants, qui le 3 mai se retirèrent découragés.
      

LE GÉNÉRAL CAVAIGNAC

 
LE GÉNÉRAL CAVAIGNAC - Lithographie de Cattier, d'après M. Alophe (Bibliothèque du ministère de la Guerre)
Louis-Eugène CAVAIGNAC
Né le 15 octobre 1802 à Paris
Commandeur de la Légion d'honneur le 6 août 1843
Gouverneur général de l'Algérie du 25 février au 29 avril 1848 
Général de division le 28 février 1848
Député du Lot du 23 avril 1848 au 2 décembre 1851
Ministre de la Guerre le 17 mai 1848
Chef du pouvoir exécutif du 28 juin au 20 décembre 1848  
Décédé le 28 octobre 1857 au château d'Ourne (Sarthe)
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