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   G. Gal Albert GRÉVY (1879-1881)G. Gal TIRMAN (1881-1891)       

l'occupation des oasis sahariennes et, s'il ne réussit pas à faire partager cette opinion par le Gouvernement métropolitain, du moins prépara-t-il l'œuvre d'expansion algérienne qui devait, pendant la période suivante, s'effectuer dans le Sahara et sur les confins marocains. Enfin, prenant part, à la Chambre, comme commissaire du Gouvernement, à toutes les discussions auxquelles donnait lieu la réorganisation de l'Algérie; s'élevant avec vigueur contre le système des rattachements dont il éprouvait vivement les inconvénients; préconisant, dés 1891, devant la Commission d'enquête sénatoriale, une réforme consistant à doter l'Algérie d'un budget spécial, soumis aux délibérations du Conseil supérieur, allégé de toutes les dépenses, de souveraineté qui appuient l'action politique de la France, et réduit à des prévisions d'intérêt purement local, telles que: agriculture, colonisation, travaux publics; Jules Cambon a été un des promoteurs du mouvement de décentralisation algérienne.
Après avoir longtemps hésité, dans la crainte que les réclamations algériennes ne fussent le prélude de tentatives d'indépendance, le Gouvernement prit le décret du 31 décembre 1896, qui mettait fin au régime des rattachements et réorganisait la haute administration de l'Algérie dans le sens d'une décentralisation.
La méthode d'assimilation avait fait son temps. Elle disparaissait, comme la méthode militaire, pour des raisons tenant, bien plus, à ses qualités et à ses succès qu'à ses faiblesses et à ses échecs. Elle avait été indispensable, croyons-nous, à la formation du milieu néo-français. Une décentralisation administrative octroyée beaucoup plus tôt, un peuplement français moins abondant, une naturalisation moins massive, auraient certainement aggravé ce « péril étranger » dont la crainte a hanté la France à la fin du siècle dernier.
Mais son action profonde avait préparé un nouvel état de choses, qui exigeait l'avènement d'une autre méthode. La décentralisation administrative de l'Algérie a été opérée en trois étapes.
Tout d'abord, un décret du 23 août 1898, abrogeant et remplaçant les dispositions provisoires de celui du 31 décembre 1896, a défini, à nouveau, les pouvoirs du Gouverneur général; un deuxième décret, puis un troisième, pris le même jour, ont institué l'assemblée des Délégations Financières et réorganisé le Conseil supérieur du Gouvernement. La loi du 19 décembre 1900 a remanié l'ensemble ainsi formé, en dotant l'Algérie de la personnalité civile et

 
G. Gal Jules CAMBON (1891-1897)G. Gal L. LÉPINE (1897-1898)
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