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   G. Gal LAFERRIERE (1898 - 1900)G. Gal JONNART (1900-1901) (1903-1911) (1918-1919)       

pays, le parcourut presque sans escorte, dédaignant les dangers auxquels il s'exposait, prit contact, avec les insurgés, leur parla, les raisonna, les apaisa et, pour pacifier définitivement le massif montagneux, ouvrit des routes et des écoles, créa des services automobiles. Un parlementaire algérien a pu dire de lui, à ses obsèques : " La collaboration intime de l'élément indigène au triomphe de notre cause a été son œuvre essentielle. " Ses idées sur la réforme électorale indigène étant en désaccord avec les projets du gouvernement de la métropole, il quitta le pouvoir en janvier 1918.

Jonnart, qu'il avait remplacé et qui lui succéda, revenait en Algérie comme Gouverneur pour la troisième fois. Nommé d'abord en octobre 1900, il avait été obligé de rentrer en France au bout de quelques mois, pour des raisons d'ordre familial. Désigné de nouveau, en mai 1903, il avait conservé le pouvoir jusqu'en 1911. Il le reprit pour dix-huit mois. encore, le temps, seulement, d'organiser, dans le milieu indigène, les institutions politiques nouvelles qu'exigeait l'évolution de l'esprit public, consécutive aux grands remous de la guerre. C'est un de nos plus grands administrateurs. Directeur pendant trois ans du cabinet de Tirman, rapporteur du budget de l'Algérie, en 1893, avec un rapport qui a souvent servi de modèle, il connaissait à fond toutes les questions algériennes. Comprenant le pays, l'aimant de tout son cœur, il le servit de toute son âme. Parlementaire influent, habile et souple, autoritaire à l'occasion, il y a accompli une oeuvre laborieuse et intelligente. Son action puissante s'est partout exercée; à l'extérieur comme à l'intérieur : dans la pénétration saharienne et sur les confins algéro-marocains ; sur les assemblées algériennes qu'il dominait de haut et qui, sous sa direction, acquirent du prestige et prirent du relief; dans le développement de la colonisation et l'exécution' des programmes de travaux publics. Il a montré une sollicitude particulière pour les indigènes, s'efforçant d'améliorer leur condition matérielle et morale par l'assistance, l'hygiène et l'instruction publique. Son souvenir demeurera attaché à l'évolution de notre politique indigène dans un sens très libéral et à la réforme, opérée en 1919, dans le statut de nos sujets algériens.

 
G. Gal REVOIL (1901-1903)G. Gal LUTAUD (1911-1918)
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