CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE | LIVRET 6 | Art Antique et Art Musulman en Algérie | ||||
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pose un pavage doré. On va au forum. Il est entouré de boutiques,
de statues, de monuments publics. Il symbolise l'existence
municipale, urbaine, qui dans la civilisation de l'époque prime
tout; car il y a une différence considérable, juridique, morale,
sociale, entre le groupe citadin et les agglomérations rurales. A Djemila (Cuicul), on distingue l'ancien Forum et le Forum sud. L'ancien Forum (44 x 48) avec un beau dallage en pierre, limité par la Curie, la colonnade d'un portique, la basilique judiciaire, le temple de Jupiter capitolin. Dédicaces au génie du peuple de Cuicul, à divers empereurs, à des personnages locaux, à plusieurs divinités. Le Forum sud mesure 3.200 mètres. Son périmètre a été décrit par M. Ballu : " Côté Nord, la porte double Nord-Ouest est un portique avec perron en son milieu; côté est, un portique " à deux étages et le passage couvert sud-est; côté sud, un grand temple précédé d'un escalier monumental; enfin, côté ouest, une tribune aux harangues placée devant un petit temple, l'arc de triomphe, et un château d'eau derrière lequel était disposé un marché aux vêtements ". " Le forum de Timgad (Thamugadi) reste, dit M. Cagnat, " comme le type accompli de ces forums provinciaux créés pour ainsi dire en un jour à l'imitation du forum romain ". Il mesure 100 mètres sur 60. Au centre, une place (50 x 43) avec statues équestres ou pédestres, portiques aux colonnades corinthiennes; on voit encore sur les dalles des " tables de jeu " (1); à l'ouest, la Curie, salle de réunion du " Conseil municipal ", où les travaux de déblaiement ont permis de retrouver la liste des membres de l'Assemblée dans la seconde moitié du IVe siècle. (1) " Le dallage du forum porte encore le dessin de plusieurs jeux qu'on y avait tracés à la pointe. Ici nous voyons une série de trous juxtaposés et régulièrement espacés, entre lesquels il s'agissait de faire rouler une bille, dirigée vers un but déterminé, sans qu'elle s'arrêtât dans un de ces trous; là est figurée une marelle circulaire, où l'on faisait mouvoir des pions qu'il fallait amener sur une même ligne. Plus loin, on avait dessiné une sorte de damier d'un genre particulier. A droite et à gauche d'un motif central décoratif, un vase de fleurs surmonté d'un oiseau, étaient gravés trois mots de six lettres, chaque caractère faisant l'office des carrés d'un échiquier. L'ensemble forme une devise épicurienne: Venari Javari, Lvdere ridere, occ est vivere; " Chasser, se baigner, jouer et rire, voilà la vie! " (Cagnat.) |
Du même côté, la tribune à
harangues : c'est de là qu'on faisait les communications
officielles. A l'est, une basilique civile, à la fois bourse et
prétoire. Sur les deux autres côtés, des boutiques.
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contint un résumé de la pièce. Que dire alors du théâtre
africain! Voici le directeur de la troupe, généralement un
affranchi, homme d'affaires syrien, lyrique, retors, qui se réserve
le rôle principal; les acteurs, de basse condition sociale; les
choristes dont le nombre ira croissant, au fur et à mesure que
s'amplifiera la mise en scène et que, comme le dit Horace, le
plaisir passera de l'oreille aux yeux. Djemila, un jour de représentation. Un héraut a parcouru la ville, annonciateur, commentateur verveux, du spectacle. Dans chaque quartier, on a distribué à la plèbe des jetons numérotés sui indiquent les places. |
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