CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE | LIVRET 6 | Art Antique et Art Musulman en Algérie | ||||
- 128 - | - 129 - | |||||
a) dans le losange hérissé de pointes, indéniable héritage du tapis d'Aflou (Aflou était en liaison directe avec Kalâa) ; b) dans l'hexagone allongé, visiblement inspiré de Kairouan ; c) dans la " marguerite " caractéristique du tapis du Guergour ; d) certains détails évoquent des réminiscences d'Asie Mineure, manifestes dans divers médaillons. Mlle Bonnet l'a fort bien vu : " Nous devons y rechercher une survivance des dessins importés à Kalaâ par des femmes étrangères au milieu primitif. La plupart des éléments originaux ont évolué, par les copies continuelles qui en ont été faites, au point que leur combinaison a donné naissance à des motifs d'un autre genre, nettement spéciaux au kalaâ et contribuant à augmenter l'intérêt de ce tapis. C'est ainsi que des fleurs stylisées, mêlées par endroits à des motifs berbères, donnent à l'ensemble une harmonie particulière: des corolles florales, entourant des losanges, viennent adoucir la rectitude anguleuse de ces derniers. " Les couleurs
employées sont: le rouge, le brun, le noir, le blanc, le bleu, le
vert, le havane. L'équilibre des tons a été très judicieusement
calculé. La loi générale de la distribution des couleurs est leur
inversion symétrique. Tel losange mi-blanc, mi-rouge de la partie
droite du tapis dévient de l'autre côté de l'axe un losange
mi-rouge, mi-blanc. " Dans une rangée de motifs déterminés,
les teintes de fond de l'un d'eux, bleu à droite, vert à gauche,
se trouvent inversées dans une figure symétrique par rapport à un
motif médian de fond havane. " (Mlle Bonnet.) Le tapis du Djebel Amour ou d'Aflou. (Fig. 72) De tous les types de tapis algériens, celui du Djebel Amour a toujours conservé sa forte personnalité berbère. L'élément fondamental du décor est un losange hérissé de crochets perpendiculaires aux quatre côtés, ou, pour employer la terminologie spéciale au blason, un losange bastillé. crênelé, brétessé. Il entoure un losange plus petit, parallèle au premier, et qui porte comme motif central une croix de Saint-André. Nous avons signalé que ce motif est fréquent dans certains tapis du Daghestan, de la Suède et de Smolensk. Est-ce une coïncidence ou s'agit-il d'une filiation ? Il ne serait pas étonnant que les Turcs aient apporté à Alger des tapis russes et que le modèle s'en soit ensuite répandu dans les tribus. D'autre part, les |
||||||
le carré, le losange, le triangle, le chevron. Mais l'influence extérieure, incorporée définitivement, semble-t-il, au , tapis, se relève : | ||||||