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   du monument se compose de quatre pieds-droits, réunis deux à deux par des arceaux de 4 m. 60 de portée, avec une hauteur sous clef de 8 m. 30. Chacun de ces pieds droits est un carré de 3 m. 17 de côté et l'ensemble des quatre est également en carré : ce dernier a 10 m. 94 dans ses deux dimensions. "

La décoration est exubérante et, il faut bien le dire, d'un rythme parfois embarrassé. Elle puise tous ses motifs dans le répertoire de l'architecture impériale. Un médaillon circulaire marque la clef de voûte de chaque arcade et contient un buste en haut relief. L'un d'eux est celui d'une femme coiffée, suivant la mode africaine, de boucles frisées, symétriquement disposées sur le front et de chaque côté des joues. C'était la Fortuna de la cité, sa divinité protectrice.
L'ensemble est opulent, de belle membrure, de force majestueuse et lucide. Colonnes et arcades s'appuient brutalement sur le sol, comme pour prendre possession à tout jamais, d'une foulée victorieuse, de la terre fertile d'Afrique.

Les temples.
- On peut imaginer ici la lettre d'un architecte romain du IVe siècle à une municipalité africaine qui veut faire bâtir un temple. Ces demi-paysans, hésitant entre le paganisme et le Christ, brûlent de montrer leur civisme. Mais les temps sont troubles. Les synagogues, clandestinement, ont évangélisé l'Empire. L'église de Carthage rayonne d'un vif éclat. Les dieux antiques pâlissent. Beaucoup de villes ont déjà leur évêque dans la Proconsulaire, en Numidie, dans les Maurétanies même. Toutefois, un édit récent a rouvert l'ère des persécutions. Les chrétiens affectent de sacrifier aux anciens dieux.

L'homme de l'art, lui, ne voit pas la décadence. Il croit à la pérennité de l'Empire et, candide, propose ses modèles Il décrit le temple élevé, au IIIe siècle, à Théveste (Tébessa). Il montre l'escalier de vingt marches aboutissant au sanctuaire, les quatre colonnes dé l'entrée, les chapiteaux de style corinthien, la décoration surchargée : la Victoire ailée qui tient un bouclier, Bacchus couronné de lierre, Hercule pesant sur sa massue.
Puis, c'est le temple d'Esculape à Lambèse. Notre architecte se fait plus précis. Il peint les quatre colonnes doriques, à fûts cannelés, qui ornent le fronton. Il constate qu'il s'agit là d'un ordre assez rare en Afrique où l'architecture impériale
      

Fig. 6 - Basilique civile

 
Fig. 7 - TIMGAD: Vue générale (Geiser)
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