Pages précédentes CAHIERS DU CENTENAIRE DE L'ALGÉRIE LIVRET 6 Art Antique et Art Musulman en Algérie Pages suivantes
- 64 - Table des matières - 65 -
   
  

Types d'Écriture ornementale

      

Le minaret d'Agadir

Agadir est l'ancien Tlemcen. Idriss Ier et son fils le pourvurent, au IIème siècle (vite de J.-C.), d'une belle mosquée qui fut ornée d'une chaire. Il ne reste rien de la Mosquée. Çà et là quelques débris de remparts où M. Alfred Bel a retrouvé l'emplacement d'ateliers de potiers et de céramistes (Xème siècle de notre ère). Seul, le minaret quadrangulaire dont Yarmorasen dota la mosquée, vers 1280, se silhouette encore: grande pensée solitaire, agonisante, qui, pierre à pierre, tombe dans l'oubli.

Le soubassement qui atteint 6 mètres est formé de pierres de taille provenant de ruines romaines. Le reste du monument est en briques. Le décor ne commence qu'au tiers de la hauteur totale. C'est d'abord un cadre rectangulaire avec arcade festonnée ou deux arcs découpés de lobes; au-dessus grands réseaux à losanges reposant sur deux arcades lobées. Entre chaque maille, un fleuron incrusté d'émail vert. A la galerie supérieure, cinq arcades lobées.

Les pierres de taille du soubassement portent des inscriptions romaines dont Bargès a donné la traduction. Le savant abbé ajoute avec une bonhomie savoureuse qui dédaigne l'anachronisme :
« Nous ferons remarquer en passant que l'architecte musulman qui a présidé à la construction du minaret, a fait preuve d'intelligence en plaçant dans le mur les inscriptions latines, de manière à pouvoir être lues, car il aurait pu cacher dans la partie intérieure du mur le côté de ces pierres sur lequel ont été gravés les caractères; et la science historique eût été peut-être à jamais privée des données utiles fournies par la lecture de ces antiques monuments ».

La grande mosquée de Tlemcen

Les Almoravides posèrent la première pierre; cela résulte d'une inscription sur la coupole du mihrab . « Que Dieu bénisse Mohammed, sa famille et lui donne le salut! L'ordre d'exécuter cet ouvrage est émané de l'Émir très illustre... ». Le nom qui manque fut plus tard effacé, biffé d'un trait rageur, peut-être par un puritain almohade haineux du dithyrambe épigraphique. Mais la date de la construction subsiste: 530 ou l.135 de J.-C. Yarmorasen, fondateur de la dynastie royale de Tlemcen, fit

 
Fig. 38- INSCRIPTION KOUFIQUE. Mikyas de Roda, vers 797- D'après W. G. Marçais.
Fig. 39 - KOUFIQUE DU CALIFAT. Mihrab de Cordoue, 965. D'après W.-G.Marçais
Fig. 40 - KOUFIQUE ALMORAVIDE. Grande mosquée, Tlemcen, 1136- D'après W. G.-Marçais
Fig. 41 - KOUFIQUE RECTANGULAIRE. Minaret de Sidi-Bou­Médine, Tlemcen, XIVe siècle.
Fig. 42. - CURSIF ALMORAVIDE. Grande mosquée de Tlemcen, XIIe siècle.
Fig. 43. - CURSIF ALMORAVIDE. Grande mosquée de Tlemcen, XIIe siècle.
Fig. 44. - CURSIF ANDALOU. Tlemcen.
Pages précédentes   Table des matières   Pages suivantes