Le minaret d'Agadir Agadir est l'ancien Tlemcen. Idriss Ier et son fils le
pourvurent, au IIème siècle (vite de J.-C.), d'une belle mosquée
qui fut ornée d'une chaire. Il ne reste rien de la Mosquée. Çà
et là quelques débris de remparts où M. Alfred Bel a retrouvé
l'emplacement d'ateliers de potiers et de céramistes (Xème siècle
de notre ère). Seul, le minaret quadrangulaire dont Yarmorasen dota
la mosquée, vers 1280, se silhouette encore: grande pensée
solitaire, agonisante, qui, pierre à pierre, tombe dans l'oubli.
Le soubassement qui atteint 6 mètres est formé de pierres de
taille provenant de ruines romaines. Le reste du monument est en
briques. Le décor ne commence qu'au tiers de la hauteur totale.
C'est d'abord un cadre rectangulaire avec arcade festonnée ou deux
arcs découpés de lobes; au-dessus grands réseaux à losanges
reposant sur deux arcades lobées. Entre chaque maille, un fleuron
incrusté d'émail vert. A la galerie supérieure, cinq arcades
lobées.
Les pierres de taille du soubassement portent des inscriptions
romaines dont Bargès a donné la traduction. Le savant abbé ajoute
avec une bonhomie savoureuse qui dédaigne l'anachronisme :
« Nous ferons remarquer en passant que l'architecte musulman qui a
présidé à la construction du minaret, a fait preuve
d'intelligence en plaçant dans le mur les inscriptions latines, de
manière à pouvoir être lues, car il aurait pu cacher dans la
partie intérieure du mur le côté de ces pierres sur lequel ont
été gravés les caractères; et la science historique eût été
peut-être à jamais privée des données utiles fournies par la
lecture de ces antiques monuments ».
La grande mosquée de Tlemcen
Les Almoravides posèrent la première pierre; cela résulte d'une inscription
sur la coupole du mihrab . « Que Dieu bénisse Mohammed, sa famille et lui
donne le salut! L'ordre d'exécuter cet ouvrage est émané de l'Émir très
illustre... ». Le nom qui manque fut plus tard effacé, biffé d'un trait
rageur, peut-être par un puritain almohade haineux du dithyrambe
épigraphique. Mais la date de la construction subsiste: 530 ou l.135 de J.-C.
Yarmorasen, fondateur de la dynastie royale de Tlemcen, fit
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