époque, d'un seul prince. Elles portent comme un sceau d'origine.
Dimensions : 60m x 50. Cour carrée de 20 mètres de côté. Dans la salle de
prières, 13 nefs de 3m20 parallèles au grand axe, perpendiculaires au mur du
mihrab. Celle du milieu a 4m60. Forêt de 72 colonnes: comme à la grande
Mosquée algéroise, leur forme est rectangulaire ou cruciale. Toutes sont en
maçonnerie, sauf dans la nef centrale où jaillissent, d'un élan spontané,
deux beaux fûts de pierre. Trois types d'arc: le plein cintre outrepassé, le
brisé outrepassé, le lobé.
Le mihrab rappelle celui de Cordoue (fig. 45). Sa coupole est intaillée de
cannelures oblongues. Décor en plâtre, avec feuilles d'acanthe et motifs
épigraphiques.
Chapiteaux. - Les premiers décorateurs musulmans ont emprunté leurs
chapiteaux aux ruines antiques. C'est pourquoi, vers les débuts, dominent le
corinthien et le composite déliquescent. Plus tard, le réservoir classique
épuisé, il fallut bien inventer. On reproduisit d'abord la superposition
d'acanthes corinthiennes; peu à peu, elles se réduisirent à une seule
rangée; l'ancien feuillage se cristallisa en un méandre continu incurvé au
sommet. Deux chapiteaux de la grande Mosquée ont encore l'acanthe disposée
en étages, mais sans nervures ni découpures profondes. L'acanthe
tlemcénienne de l'époque est un moment de l'évolution qui, partie des
modèles corinthiens, a fondu le dessin primitif pour aboutir à la formule du
XIVème siècle.
Autre innovation, déjà virtuelle, nous l'avons vu, à la Qala des
Beni-Hammad : la stalactite ainsi nommée parce qu'elle ressemble aux
concrétions calcaires des grottes. A la grande mosquée de Tlemcen, les
angles de la coupole - avant du mihrab - s'en revêtent; mais c'est encore un
tâtonnement, une gauche réplique de Cordoue.
L'élément floral et géométrique (fig. 46). - En thèse générale,
il faut toujours, dans la décoration végétale, distinguer la tige de
la palmette. La tige peut, à elle seule, si elle sait
s'épandre, masquer la nudité des surfaces. La feuille a un double
rôle; elle aussi remplit les vides des panneaux et elle habille de
frondaisons les rinceaux trop grêles. L'art musulman occidental demandera à
la tige un immense effort; il l'étirera et l'assouplira, la courbera en de
savantes involutions. Par contre, il va réduire de plus en plus la palmette.
La voici qui perd sa riche variété. Elle se recroqueville comme une feuille
que flétrit l'automne. Tige et
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