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   D'abord une cour carrée de 6 mètres environ avec galeries circulaires en arc à fer à-cheval brisé. Les colonnes d'onyx proviennent sans doute des ruines de Mansoura. La qoubba est, comme toujours, sur plan carré avec coupole à huit pans. Aux quatre murs de la chambre sépulcrale, arcature' en fer à cheval légèrement déformé au sommet. Sur les panneaux intercalaires, polygones étoilés sertissant des inscriptions. Soubassements de céramique. Décor de plâtre sculpté, avivé de peinture.

Le décor floral se réduit à la palmette ordinaire, de moins en moins végétale et évoluant sans cesse vers la stylisation. Le koufique tend à disparaître et cède la place au cursif. Par contre, la géométrie joue un rôle très accentué. Elle forme l'élément principal de l'ornementation des grandes surfaces, symptôme très rare dans les belles époques et qui accuse une incontestable décadence.
      

Le thème polygonal, toutefois, est nouveau à Tlemcen, bien qu'il soit représenté à Grenade: une étoile à douze pointes inscrite dans un grand triangle et centrée d'un fleuron.
En résumé, bien que l'on y trouve encore des parties remarquablement exécutées, la Mosquée et la qoubba de Sidi-Brahim révèlent un style déjà anémique, des gaucheries de dessin, une adresse artificielle qui n'arrive pas toujours à masquer, sous la redondance et l'emphase du détail, la débilité de l'inspiration créatrice.

Autres mosquées

Mosquée de Sidi-Senoussi. - Seules caractéristiques d'une part, la salle de prières au premier étage; d'autre part, le minaret bien pris et svelte, avec ses trois étages d'arcatures; sur une face " quelques plaques de faïence stannifère à décor bleu et jaune incrustées dans l'un des cadres d'arcade, seul exemple de ce genre que nous ayons observé comme décor extérieur du minaret tlemcénien " (W. et G. Marçais).

Mosquée de Sidi-Lhassen.- Élevée en 1453, en l'honneur du savant Sidi-Lhassen ben Makhloouf erRachidi. Elle est aujourd'hui à demi ruinée. Le minaret tresse de longs réseaux de mailles, sur colonnettes à chapiteaux. A la galerie supérieure, belles arcades dentelées. Décorations de faïences vertes et jaunes.
A la Mosquée Bab-Zir, chapiteau ancien qui évoque ceux des vieux oratoires de Cordoue.

Les Qoubbas

Nous avons dit que la Qoubba de l'Afrique mineure est, dans l'immense majorité des cas, une pièce cubique surmontée d'un dôme. Tantôt l'un des murs, tantôt les quatre sont évidés. L'ingéniosité de la science nord-africaine explique la forme spéciale de la coupole par la rareté du bois. Comment, sans une forêt voisine, soutenir la terrasse et le toit? M. Ricard cite l'exemple d'El-Oued: " Cette agglomération apparaît, en effet, comme une immense taupinière établie dans une région où les dunes règnent à cent kilomètres à la ronde. La seule végétation arbustive réside dans le palmier, arbre infiniment précieux, que l'on protège sans cesse contre l'envahissement des sables

 
Fig. 53. - TLEMCEN: Sidi Bel Hassen. Art hispano-moresque (G. Marçais)
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