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   la soif, c'est la terre de désolation par excellence. Certains endroits, l'Oughoud-Shérifs, par exemple, restent plusieurs années sans recevoir une goutte de pluie.
Autour de la Hammada, s'étendent les dunes, ou Erg, véritable mer mouvante de sable, où, en bien des points, dans le Souf notamment, on ne trouve que de la silice pure. C'est dire que l'on n'y voit absolument aucune végétation, pas même un brin d'herbe.
      

L'altitude du désert varie beaucoup. Elle s'abaisse jusqu'à 30 mètres au-dessous du niveau de la mer, dans la région des Chotts du sud constantinois. Comme cette dépression se continue jusqu'en Tunisie, le commandant Roudaire avait eu l'idée, il y a une cinquantaine d'années, de creuser un canal, qui, partant du golfe de Gabès, aurait mis la région des Chotts en communication avec la Méditerranée et aurait ainsi permis la création d'une mer intérieure. Cette idée, séduisante au premier abord, a dû être abandonnée, comme n'étant pas de réalisation pratique.
Si certaines parties du Sahara sont au-dessous du niveau de la mer, il en est d'autres, en revanche, qui atteignent des altitudes fort élevées. C'est ainsi que, dans les montagnes du Hoggar, on trouve des sommets s'élevant à prés de 3.000 mètres.
On ne doit pas oublier que ces régions sahariennes ont été dédaigneusement abandonnées au Coq Gaulois, afin qu'il pût gratter le sable à son aise. En grattant ce sable, le Coq Gaulois a fait jaillir quantités de sources artésiennes, qui ont permis la création de superbes palmeraies, tout le long de l'Oued R'hir notamment. Quand on fait le trajet de Biskra à Touggourt, par la voie ferrée, on peut se rendre compte de l'importance des résultats obtenus. Le nombre des palmiers de cette région est passé de 300.000 à plus de 3 millions.

III. - Hydrographie

A part le Cheliff, il n'existe pas de véritable fleuve en Algérie. Il y a surtout des cours d'eau intermittents, ressemblant beaucoup plus à des torrents qu'à des rivières. Après une pluie d'orage, ou au moment de la fonte des neiges, ces torrents, prodigieusement gonflés, deviennent des agents d'érosion d'une puissance insoupçonnée. Roulant, à pleins bords, un volume d'eau considérable, ils entraînent des pierres énormes qui se transforment en autant de projectiles et modèlent le sol de façon souvent grandiose. Ce sont ces torrents qui ont creusé et façonné les fameuses gorges du Chabet-el-Aéra, de Palestro, du Rümmel et de la Chiffa, pour ne citer que les plus connues. Deux chiffres indiqueront la puissance des crues. Le Chéliff, à l'étiage, ne débité que 1.500 litres à la seconde. Lors des grandes crues, il en débite mille fois plus, soit 1.500 mètres cubes.
Tous les cours d'eau du Tell se jettent dans la Méditerranée. Ceux des Hauts-Plateaux s'immobilisent, pour la plupart, dans les steppes où ils sont nés. Ils séjournent dans

 
SAHARA. - Les dunes de sable
Depuis quelques années, l'Erg semble avoir une tendance à envahir la Hammada. C'est ainsi que l'on voit disparaître peu à peu sous le sable, soit des mouvements de terrain, parfaitement connus et repérés, soit des ouvrages construits de main d'homme. L'enceinte crénelée du bordj de Hassi Inifel, sur les bords de l'Oued Mya, est presque entièrement recouverte de sable. Le jour semble proche où le bordj entier aura lui-même disparu.
Les dunes que l'on aperçoit sont souvent fort élevées. Dans le Grand-Erg, on trouve des montagnes de sable qui atteignent largement 300 mètres de hauteur.
De ci, de là, on rencontre quelques plaines parsemées de maigres arbrisseaux, tout ratatinés et tout rabougris. Enfin, de loin en loin, on découvre quelques îlots de verdure: ce sont les oasis. Plusieurs sont célèbres par leur richesse, leur fertilité et leur beauté. L'une des plus connues et des plus facilement accessibles est l'oasis d'El-Goléa.
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