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   Le régime des pluies est variable avec les régions. Dans les massifs montagneux et boisés de la Kabylie, les précipitations sont très abondantes. A Bougie, la quantité d'eau tombée dépasse largement, dans les années pluvieuses, 1.000 millimètres et atteint parfois 1.200 millimètres. A Alger, cette quantité est de 665. Elle n'est que de 340 à Oran. Sur les Hauts-Plateaux, elle oscille aux environs de '1.00 millimètres. Dans le Sahara, les précipitations pluviales sont insignifiantes : 163 à Laghouat, 67 à Ghardaïa, 83 à El Goléa...

V. - Population

D'après le recensement de 1926, la population totale de l'Algérie s'élève à tout prés de 6 millions d'habitants (exactement 5.992.700). On compte environ 870.000 Européens et 5.130.000 Indigènes. Cette population est répartie de façon très inégale entre les trois départements. Le département de Constantine est le plus peuplé, puis vient celui d'Alger, enfin celui d'Oran. Sous le rapport de la population, les trois départements sont entre eux, très sensiblement, comme les chiffres 5, 4 et 3. La population indigène est très vivace, très prolifique et elle a une tendance très nette à augmenter. Elle vient de doubler en moins de 25 ans. Elle comprend environ 70 % d'Arabes et 30 % de Berbères. Ces derniers sont vraisemblablement autochtones. En tout cas, ils constituent la population la plus ancienne de l'Algérie. Ce furent eux qui eurent des contacts avec les Phéniciens et les Romains. Quant aux Arabes, ils ne vinrent que beaucoup plus tard en Algérie. Ils sont venus d'Orient au vile siècle après Jésus-Christ, avec Sidi Okba. Ils arrivèrent également en grand nombre au XIème siècle, lors de l'invasion hilalienne. Ce sont eux qui ont été les propagateurs de la religion nouvelle " l'Islam ", devenue peu à peu la religion de tous les peuples de l'Afrique du Nord.

Les différences ethniques entre les Arabes et les Berbères sont peu sensibles. Ce qui les différencie surtout, c'est la langue. Les dialectes berbères sont parlés par environ 29 % des indigènes. La langue berbère est utilisée par trois groupes principaux .: le groupe des Chaouias de l'Aurès, le groupe kabyle du massif du Djurdjura et le groupe du Babor ; enfin, par un groupe disséminé dans l'Atlas Blidéen et dans l'Ouarsenis.

      

Quant aux populations de langue arabe, elles emploient l'arabe parlé, ou arabe vulgaire, importé par les immigrants d'Arabie.
D'une façon générale, le nomadisme est en honneur plus spécialement dans l'Algérie occidentale, tandis que, au contraire, dans l'Algérie orientale, les indigènes mènent plutôt une existence sédentaire. La vie sédentaire a pour conséquence naturelle une densité de population sensiblement plus considérable. C'est pour cela que le département de Constantine est beaucoup plus peuplé que les deux autres. C'est surtout dans la Kabylie du Djurdjura que la population est le plus dense. Certaines communes comptent jusqu'à 300 habitants au kilomètre carré. La surface cultivable étant insuffisante pour nourrir cette population d'une extrême densité, les Kabyles sont amenés à pratiquer l'émigration temporaire. On les trouve partout, soit comme ouvriers agricoles, soit comme commerçants, soit comme colporteurs, soit comme ouvriers industriels, soit comme manœuvres. Depuis la dernière guerre, ils viennent en nombre considérable dans les grands centres industriels de la Seine, du Nord, du Pas-de-Calais, du Rhône et des Bouches-du-Rhône.

VI. - Algérie antique

Indépendamment de ses beautés naturelles, qui sont disséminées dans tous les coins de la colonie, l'Algérie possède encore des souvenirs archéologiques d'un intérêt de tout premier ordre. Cette terre d'Islam a connu, à travers les âges, les dominations les plus diverses et elle a conservé, de chacune d'elles, des traces ineffaçables. Selon l'heureuse expression de M. le Gouverneur général Steeg, elle est comme le Conservatoire des civilisations disparues.

Ces dominations si diverses ont laissé, sur le sol algérien, des traces ineffaçables, qui se juxtaposent ou s'entremêlent, à la grande joie des voyageurs, des touristes et des érudits. On y peut donc admirer les restes grandioses de la civilisation romaine, les tombeaux ou mausolées témoins de la domination berbère et les monuments de l'art musulman.

 
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