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Le panorama que l'on découvre de ce sommet est réellement
splendide. Rien, absolument rien, n'arrête 1a vue et lorsque
l'atmosphère est suffisamment limpide, on peut apercevoir
distinctement la Méditerranée, à travers une dépression de la
chaîne littorale, qui se trouve dans la direction de Ténès,
c'est-à-dire presque exactement au Nord. On est au plein milieu
d'un cirque de montagnes, on domine d'environ 800 mètres toute la
région avoisinante; aussi la vue s'étend-elle jusqu'à la limite
extrême de l'horizon.
Le kef Sidi-Amar est traversé, de part en part, par de nombreuses
galeries qui s'étagent les unes au-dessus des autres et qui servent
à la compagnie minière pour exploiter la calamine. Le Pic de
Sidi-Abd-el-Kader est, lui aussi, traversé par une série de
galeries de mines, exploitées régulièrement.
Sur les versants des trois principaux sommets de l'Ouarsenis, on
voit une forêt de cèdres, qui va en s'éclaircissant, au fur et à
mesure que l'on se rapproche de la crête. A la base de ces pics, la
forêt est beaucoup plus dense. Les peuplements sont serrés et les
beaux arbres ne sont pas rares, on en remarque qui doivent avoir de
quatre à cinq siècles. Ils se mélangent volontiers avec les
chênes zéens, voire même avec les pins d'Alep.
Parmi les maisons forestières qui se trouvent dans le massif de
l'Ouarsenis, il en est une qui doit être plus particulièrement
citée, c'est celle de l'Ain-Antar. Elle constitue, en quelque
sorte, la capitale du Parc National de l'Ouarsenis. Le premier
étage de cette maison forestière a été organisé en chalet; il
contient plusieurs chambres meublées, mises éventuellement à la
disposition des officiers forestiers.
Il faut dire que tout a été prévu et préparé pour créer, à
proximité immédiate de cette maison, un centre important
d'estivage. Ce centre sera singulièrement, apprécié de la
population européenne, qui habite la chaude vallée du Chélif. A
Aïn-Antar, il y a de l'eau en abondance, un air excellent, de beaux
arbres, de la fraîcheur et une vue magnifique.
c) Le massif de l'Aurès. - L'Aurès est un massif
montagneux situé au Sud-Est de Batna. Il contient les sommets les
plus élevés de l'Algérie (Ras Keltoum, dans le Djebel Chelia,
2328 mètres, et le Kef Mahmel, 2.321 m.). Il s'adosse, au Nord, à
la limite méridionale des HautsPlateaux constantinois, dont
l'altitude oscille entre 1.000 et
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1.200 mètres. Au Sud, la montagne plonge brusquement dans la vaste plaine
saharienne, dont l'altitude moyenne varie entre 100 et 150 mètres. Dans cette
plaine se trouvent les villes bien connues de Biskra et de Négrine.
Le massif de l'Aurès est sillonné, du Nord-Est au SudOuest, par une série
de découpures extrêmement profondes, où circulent, entre deux arêtes
étroites, une série d'oueds d'importance variable. Parmi ces cours d'eau,
qui canalisent vers la région des chotts les eaux de ruissellement des
montagnes aurésiennes, on peut citer : l'Oued Abdi, l'Oued el Abiod, l'Oued
Guechtane et l'Oued el Arab.
Les populations aurésiennes sont d'origine berbère; mais elles parlent un
dialecte particulier, différent du Kabyle. Ce dialecte est appelé le
Chaouïa et a donné son nom aux habitants, qui sont nommés « les Chaouïas
». Ce sont des pasteurs, à moitié sédentaires et à moitié nomades. Pour
pouvoir se défendre contre des agressions possibles, ils ont construit leurs
villages dans des endroits inaccessibles ; la plupart de ces villages
contiennent un réduit, à la fois forteresse et grenier. Cet ouvrage est
bâti sur un rocher à pic et l'on y renferme les récoltes pendant que les
habitants nomadisent avec les troupeaux.
Dans les fonds de vallée, pourtant très étroits, ils ont créé des jardins
florissants, en utilisant des terres d'alluvion d'une fertilité inouïe; ils
produisent ainsi des fruits délicieux, renommés dans toute l'Algérie et ils
font pousser les céréales dont ils ont besoin.
Au centre du massif et sur les versants des montagnes, on voit de superbes
forêts, soit de pins d'Alep, soit de chênes, soit de cèdres. La forêt des
Beni-Imloul a plus de 60.000 hectares d'un seul tenant.
C'est un pays infiniment curieux, qui, sur une surface relativement
restreinte, présente, à la fois, des paysages alpestres de haute montagne
(Djebel Chelia) et offre, l'aspect des pays tropicaux (aux environs de
Biskra).
Pour permettre aux touristes de parcourir cette région, qui présente un
intérêt de tout premier ordre, le Gouvernement général a créé une série
de Fondoucks-Hôtels; où l'on trouve une nourriture convenable et un gîte
suffisant. Ces Fondoucks viennent d'être loués à la Société des Hôtels
et des voyages Nord-Africains, qui a l'intention d'organiser le circuit de
l'Aurès. Ces fondouks existent à Menaa, Djemora, Rhoufi, et M'chounech.
Le massif de l'Aurès est encerclé par plusieurs routes ou pistes, la plupart
praticables aux automobiles. On trouve,
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