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D'excellents chemins forestiers, véritables allées de parc, au sol
souple et moelleux, conduisent les touristes dans des sites
véritablement grandioses et étranges. L'enchevêtrement des arbres
vivants et des arbres morts, le mélange des cèdres avec les
chênes, qui semblent vouloir rivaliser avec eux de vitalité,
créent des paysages absolument inattendus, qui impressionnent
profondément par leur réelle beauté.
II est une excursion qu'il faut faire, car elle en vaut vraiment la
peine, c'est l'ascension du Kef Siga. Ce n'est d'ailleurs qu'une
simple promenade. Au sortir du Rond-point, on prend un chemin
forestier parfaitement tracé, dans une partie particulièrement
belle du Parc National. Les arbres sont vigoureux, les futaies sont
denses, l'herbe est fraîche et verte, enfin le sol est doux aux
pieds, comme si l'allée était sablée. On arrive ainsi, après
avoir traversé une clairière exquise, au sommet du Kef Siga, à
1.714 mètres d'altitude, avec une facilité qui surprend
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pousser jusqu'au sommet de Ras et Braret, point culminant du Parc National. Il
se dresse à 1.787 mètres. On y arrive, assez facilement, en suivant
l'arête, qui part du Kef Siga,
Le Parc National des Cèdres mérite vraiment d'être visité. Ceux qui vont
le voir en rapportent une impression profonde et un souvenir inoubliable, car
le Rond Point est un séjour de rêve, situé au milieu d'une des plus belles
forêts du monde; c'est vraiment le Paradis... des Cèdres.
V. - Le Tourisme au Sahara à méhari
Le Sahara est aujourd'hui, plus que jamais, à l'ordre du jour. Des convois
automobiles le sillonnent à peu près dans tous les sens et pendant toutes
les saisons. De plus, il est infiniment probable que, dans un délai plus ou
moins rapproché, on commencera les travaux du Transsaharien. L'automobile et
la voie ferrée semblent donc avoir fait la conquête définitive du désert,
supplantant le vieux moyen de locomotion de jadis, le modeste chameau, tombé
en défaveur.
Il est évident que l'automobile et le rail ont, pour eux, la vitesse et le
confort; mais ils ne peuvent pas pénétrer partout. Bien des parcours
intéressants leur sont interdits, un bon nombre de sites superbes leur
échappent. Le chameau, lui, va lentement, c'est vrai ; mais il va sûrement
et il passe partout. Il n'a jamais de panne, il est sobre, docile, résistant
et facile à remplacer.
Enfin il constitue la monture rêvée du touriste sportif, voulant entrer en
communion immédiate et parfaite avec le désert et ayant la curiosité
louable de faire, à travers les âges, un saut de 20 ou 30 siècles en
arrière, afin de mener la vie qu'ont vécue les peuples pasteurs, vie que la
Bible a su nous dépeindre avec tant de charme et de poésie.
Il est donc probable que nous verrons encore des groupes de touristes faire de
belles et longues randonnées à travers le Sahara, en n'utilisant, comme
moyen de transport, que le chameau de bât et comme moyen de locomotion que le
méhari.
Un essai a été tenté, au printemps de 1925, et il a parfaitement réussi.
Une caravane touristique a parcouru, pendant 57 jours, la région comprise
entre Touggourt, El. Oued, Ouargla, Hassi Inifel et El Goléa. Elle a fait
environ 1800 kilomètres, sans un accident, sans même un incident et sans
courir le moindre danger.
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