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   II me paraît utile d'indiquer, ci-dessous, à grands traits, les procédés et moyens employés, par cette caravane. pour mener à bien l'excursion entreprise.
Toute caravane touristique, utilisant uniquement le chameau comme moyen de transport et comme moyen de locomotion, comprend forcément deux échelons :
1 ° La caravane proprement dite, c'est-à-dire le groupe des touristes; c'est l'échelon mobile, celui dont l'allure est la plus rapide. II utilise uniquement le méhari.
2° Le convoi comprenant tous les animaux de bât. C'est l'échelon lourd à marche lente.

Il est évident que la caravane est fonction de son convoi Elle pourra faire des étapes d'autant plus longues que les animaux de son convoi seront moins chargés. Pour une caravane de touristes, il ne faut pas charger les chameaux à plus de 120 kilos. Il faut encore disposer d'un certain nombre (10 à 15 %) d'animaux haut-le-pied, pour parer à un accident et permettre à ceux qui seraient fatigués de se reposer.

Le recrutement du personnel et des animaux doit être fait avec le plus grand soin. Il vaut mieux les prendre tous dans la même tribu. II y a intérêt à demander aux officiers vies Affaires indigènes de vouloir bien surveiller ce recrutement, en somme assez délicat et d'une importance capitale.

Le matériel à emporter se divise en matériel individuel et en matériel collectif. Le matériel individuel comprend tous les objets de campement dont sont pourvus les officiers des compagnies sahariennes, c'est-à-dire la tente individuelle, le lit de camp, des draps, des couvertures de lainé, des tables et des chaises pliantes, des photophores, 2 cantines du modèle de l'armée, des objets de toilette, etc... Le matériel collectif comprend : une grande tente salle-à­manger, des tables et chaises pliantes, une tente-cuisine, une tente W.-C., une tente-douche, un tonnelet de 50 litres par touriste, (ces tonnelets doivent être tenus cons­tamment pleins d'eau, pour parer à toute éventualité), une caisse à pharmacie (avec médicaments et instruments), un cacolet pour malades ou blessés, un matériel complet de popote, des caisses à vivres en quantités suffisantes et pesant, une fois garnies, de 30 à 50 kilos (au maximum).

En principe, le même chameau doit toujours porter le même chargement. Il faut un ordonnance par touriste et un chamelier pour 3 chameaux de bât. Le meilleur harnachement est la selle targui ou khala...
      

I1 faut emporter des vêtements chauds, car les nuits sont très froides, pendant l'hiver, au Sahara. Il y gèle fréquemment à 6° ou 8° centigrades. Monter à méhari les pieds nus ou avec des chaussures ayant des semelles souples (espadrilles ou chaussons en basane).

L'autorité du Chef de la caravane doit toujours être respectée. Chaque membre doit l'aider et prendre la direction d'un service quelconque : popote, infirmerie, service vétérinaire, matériel, harnachement, lingerie, etc...

En hiver et au printemps, il faut lever le camp une heure avant le lever du soleil; se mettre en marche, au moment même où le jour se lève. Mettre en route d'abord, le convoi. Vérifier soigneusement si rien n'a été oublié dans le camp. Faire partir l'échelon mobile, qui a vite rattrapé et dépassé le convoi. Arriver à l'étape au moins deux heures avant le coucher du soleil, pour que les chameaux puissent être conduits au pâturage avant la tombée de la nuit.

Faire marcher les mehara de front; dans cette formation. ils vont singulièrement plus vite que s'ils allaient à la file indienne. Ne pas faire de grande halte si l'étape est égale ou inférieure à 30 kilomètres. Faire, toutes les deux heures, une petite halte d'un quart d'heure.
En arrivant à l'étape, passer la visite des hommes et des animaux. Donner éventuellement les soins nécessaires aux malades et aux blessés. Panser soigneusement toutes les écorchures de crainte qu'elles ne s'enveniment.

Comme il est matériellement impossible de se ravitail­ler en plein désert, il faut emporter avec soi tous les vivres dont on peut avoir besoin pendant toute la durée du voyage. Répartir les vivres dans le nombre voulu de caisses, chacune d'elles contenant les approvisionnements nécessaires pour un nombre de jours déterminé (4 jours, 8 jours,) Pour permettre aux chameaux de manger dans des régions absolument désertiques, faire emporter à chacun d'eux un petit sac contenant 10 kilos de paille hachée.

Dans le désert on peut marcher par tous les temps, par siroco, comme par vent de sable, avec le mistral comme avec la pluie.

Le tourisme à méhari n'est pas un tourisme particulièrement cher. Il est à la portée de tous ceux qui peuvent s'offrir une saison dans des « Palaces » de luxe. Il permet tous les itinéraires, toutes les longueurs de trajet. Il n'exige pas de qualités sportives exceptionnelles. Pour faire du tourisme au Sahara, à méhari, il suffit de bien vouloir se

 
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