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   Le premier câble sous-marin reliant la France et l'Algérie fut immergé en 1861 entre Alger et Port-Vendres, mais il ne fonctionna que deux années. Les premières communications régulières datent de la pose du câble de Bône-Marseille, mis en service le 1er août 1870 et exploité actuellement par une compagnie anglaise, l'Eastern Telegraph. Depuis, six autres câbles furent posés par l'Administration française, quatre entre Marseille et Alger (en 1871, 1879, 1888 et 1913), le cinquième entre Marseille et Oran (1892), le dernier entre Marseille et Philippeville (1925). Tous ces câbles sont pourvus de l'appareil imprimeur Baudot-Picard ; de plus, depuis 1923, le système Duplex permet d'utiliser chacun d'eux simultanément dans les deux sens.
 
La progression du nombre de télégrammes échangés par les bureaux algériens peut donner une idée de l'importance et du développement du trafic télégraphique en Algérie :
      

enfin, le nombre de communications entre abonnés s'est élevé pour 1928 à 41.900.000 et celui des communications interurbaines à 17.900.000. Dans les territoires du Sud, les lignes téléphoniques ne descendent pas au delà de Colomb-Béchar, Ghardaïa et Ouargla.
 
Le service des téléphones en Algérie, en dépit de son développement, est resté bien au-dessous de la progression très accélérée des besoins. Cette situation a sérieusement préoccupé le Gouvernement Général qui s'efforce de doter l'Algérie de moyens de communications en rapport avec sa prospérité grandissante. Sur sa proposition les Assemblées Financières ont adopté un vaste programme de transformations du réseau téléphonique dont l'exécution est commencée. Il comporte principalement l'amélioration de l'outillage et des circuits. L'outillage manuel sera partout remplacé par l'automatique, dans les campagnes aussi bien que dans les villes. Un câble téléphonique souterrain sera installé de la frontière du Maroc à celle de la Tunisie, passant par Oran, Alger et Constantine; on espère achever sa pose en 1931. Enfin, on envisage le renforcement et l'augmentation des voies secondaires, perpendiculaires à la grande artère centrale que constituera ce câble. Après exécution de ce programme, la longueur des circuits interurbains qui est de 22.270 kilomètres actuellement sera portée à 100.000 kilomètres environ, dont 35.000 kilomètres aériens et 65.000 souterrains.


 

La T. S. F. et la Radio-Diffusion. - L'Algérie est très en retard sur la France, et même sur la plupart de nos colonies, au point de vue des liaisons radiotélégraphiques. Il existe bien à Fort-de-l'Eau, dans la baie d'Alger, une station côtière établie dès 1907, mais son rôle est limité à la transmission aux navires en mer des messages privés. De plus, quatorze des principaux centres militaires des Territoires du Sud, qu'il eût été trop coûteux de relier par les lignes télégraphiques et téléphoniques, ont été dotés de stations radiotélégraphiques, mais elles sont réservées en principe aux communications administratives et militaires et leur rayon d'action ne dépasse pas les confins du Sahara.
 
Cependant l'Algérie possédera bientôt de puissantes stations qui la mettront en relation directe avec la France, les colonies voisines et les pays étrangers : on compte

 
 
  5.717.000 télégrammes en1900;
11.054.000 télégrammes en 1911;
11.854.000 télégrammes en 1922.
 
Enfin, 13.154.000 télégrammes en 1928, dont :
 
7.000.000 intérieurs;  
4.500.000 franco-algériens;
1.650.000 internationaux.
 
Il faut retenir que le service télégraphique de presse est particulièrement important puisqu'il donne lieu à un échange quotidien de plus de 90.000 mots.

 
Le Téléphone.
- Le service téléphonique fut d'abord concédé en 1882 à une Compagnie privée, la Société Générale des Téléphones, qui installa et exploita pendant sept ans les réseaux d'Oran et d'Alger; en 1889, il fut pris en charge par l'Administration des P.T.T.
Depuis cette époque, les progrès de l'exploitation ont suivi une marche constamment ascendante. Si l'on considère les statistiques des années 1900, 1910, 1920, 1928, on constate que la longueur des lignes a passé de 469 kilomètres à 11.600, à 21.750 et à 94.400 pour 1928; le nombre des circuits de 21 à 236, à 347 et à 807 pour 1928; le nombre d'abonnés de 735 à 4.650, à 10.900 et à 22.600 pour 1928, dont la moitié dans le département d'Alger ;

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