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   en 1889, furent placés sous l'autorité du Gouverneur général. Cette organisation a été remaniée depuis par. divers décrets qui ont renforcé une autonomie à peu près complète.
 
L'exploitation postale s'est développée d'une façon constante à mesure que s'étendaient l'occupation et la, colonisation. Le nombre des établissements et bureaux de postes de tous ordres s'élève actuellement pour toute l'Algérie à 683 ; ils suffisent à assurer le bon fonctionnement des divers services. Le nombre des correspondances transportées a presque doublé depuis 15 ans ; il a passé de 49 millions en 1914 à 89 millions en 1926.
 
Le service des articles d'argent fonctionne depuis l'origine de la même façon qu'en , France. Celui des mandats s'est beaucoup développé, car, outre les Européens, les indigènes en usent très volontiers; ils sont également de gros clients des mandats télégraphiques malgré leur prix élevé. En 1914, le nombre des mandats émis et payés était de 4.750.000 d'un montant de 890 millions de francs; pour 'l'année 1928, ce nombre s'est élevé à plus de 7 millions, représentant un montant de 11 milliards et demi de francs.
 
Le service des chèques postaux est en exploitation depuis le début de l'année 1921. Il fonctionne selon les mêmes modalités qu'en France ; les opérations des comptes de toute l'Algérie, sont centralisées dans un bureau spécial établi à Alger. Le public algérien, principalement le commerce, après avoir accueilli avec faveur la création du chèque postal, lui accorde une confiance toujours grandissante comme en témoignent les chiffres suivants : le nombre des comptes ouverts a passé de 2.152 en 1921 à 6.671 en 1925 et à 11.547 en 1928; à la fin de l'année 1929, le nombre de 13.000 comptes sera vraisemblablement dépassé. En 1928, l'avoir global de ces comptes représentait 82 millions de francs au lieu de 10 millions en 1921 ; en 1928 également, 165.000 opérations sur chèques postaux étaient effectuées (deux fois plus qu'en 1923).
 
De même qu'en France, l'Administration des P.T.T. d'Algérie gère la Caisse Nationale d'Épargne qui compte trois succursales à Alger, Constantine et Oran. Elle est chargée également de quelques services financiers (paiement des pensions des retraités et mutilés de guerre, paiement des coupons de rente, etc.) ; elle est chargée aussi de la vente du timbre fiscal, de la délivrance des acquits pour les vins et pour la circulation des blés.
      

Les relations postales avec la France sont assurées contractuellement par trois Compagnies de navigation, la Compagnie Générale Transatlantique, la Société de Transports Maritimes et la Compagnie de Navigation Mixte, qui ont des courtiers réguliers entre Marseille et Port-Vendres, d'une part, Oran, Alger et Philippeville, d'autre part. Les navires les plus rapides accomplissent le trajet de Marseille à Alger en 25 heures. 
 
Les correspondances peuvent également emprunter le service d'hydravions de la Compagnie Générale Aéropostale qui a lieu quotidiennement - sauf le lundi - entre Marseille et Alger en cinq heures environ; il est doublé depuis le mois d'avril 1928 par une seconde ligne aérienne reliant une fois par semaine Antibes, Ajaccio, Bône et Tunis dans un temps sensiblement égal. Pour mettre en relations directes et rapides l'Algérie et le Maroc, on étudie actuellement un trajet aérien d'Alger à Casablanca avec escale à Oran (Cf. p. 25).


Le Télégraphe. - Lorsque les armées françaises s'emparèrent d'Alger, le télégraphe à bras inventé par Chappe et qui consistait en la transmission de signaux mécaniques répétés de postes en postes, fonctionnait déjà régulièrement à travers la France depuis plus de trente ans. Il fut installé à Alger en 1842 pour les besoins de l'Administration militaire; des lignes de postés furent créées d'abord vers le Sud, puis vers l'Ouest où les opérations militaires étaient les plus actives. Douze ans après son apparition, il comprenait un réseau de près de 1.500 kilomètres.

Les premières lignes de télégraphe électrique furent installées à partir de 1854, d'Oran à Mostaganem (76 kilomètres), d'Alger à Médéa (90 kilomètres), de Constantine à Philippeville (83 kilomètres). En 1878, le service du Télégraphe fusionna avec le service de la Poste; depuis cette époque, les deux exploitations se sont développées. parallèlement. Tous les bureaux de poste sont maintenant pourvus du télégraphe. Les bureaux de première importance utilisent l'appareil Baudot, les autres l'appareil Morse. Dans les territoires du Sud, les fils télégraphiques ne desservent que les oasis septentrionales, Colomb-Béchar, Ghardaïa, Ouargla ; quelques autres, situées plus au Sud, sont reliées à l'Algérie et entre elles par la télégraphie sans fil.

 
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