On a calculé que, grâce à ces conditions très favorables pour ces travaux
d'infrastructure et de superstructure, en employant 8.000 ouvriers, la vitesse
d'avancement du transsaharien serait de 70 kilomètres par mois; c'est donc
dans un délai de 3 à 4 ans que le rail pourrait unir la côte algérienne au
Niger, et de 5 à 6 ans si l'on compte les d'eux prolongements In Tassit-Segou
et InTassit-Niamey. Ces délais sont comptés en admettant que l'on ne
travaille pas pendant les mois de l'année les plus chauds. En posant 8
années au, total les ingénieurs de l'organisme d'études se sont donc
montrés extrêmement prudents.
Le ravitaillement en eau, dans un pays dépourvu de cours d'eau et où il ne
pleut presque jamais, a été pendant longtemps un problème difficile -
d'aucuns disaient impossible - à résoudre. On a proposé autrefois
d'établir parallèlement à la voie une conduite amenant l'eau du Niger à
tous les points de ravitaillement. Cette idée doit être maintenant
résolument écartée. Il existe en effet. à proximité dés lignes
proposées, des sources et des puits artésiens capables de. fournir le volume
d'eau nécessaire à l'alimentation des hommes et aux besoins de la traction.
Ces besoins seraient considérables si on mettait en service des locomotives
à vapeur alimentées par du charbon. Mais on a songe à utiliser des machines
génératrices d'électricité, équipées de moteurs Diesel, dont
l'alimentation se fait par le mazout ou des huiles végétales et qui sont
utilisées couramment par certains pays étrangers et même en Tunisie. Elles
ont ce double avantage sur la locomotive à vapeur de consommer une quantité
d'eau infime et un poids de combustible environ douze fois moindre. Un tender
attelé à une motrice de ce genre pourrait transporter la totalité du
combustible et de l'eau nécessaires à la traversée du Sahara. Au surplus,
il n'est pas sans intérêt de souligner que les produits oléagineux qu'il
sera aisé de recueillir au Soudan, fourniront en abondance et à un prix
très économique les huiles végétales consommées par ces machines.
Après avoir montré que le transsaharien est une oeuvre parfaitement
réalisable, il nous reste à prouver son utilité. Utile, il l'est à un
triple point de vue, politique, militaire et économique.
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