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   En contre-partie, le troupeau bovin de l'Algérie fournit à l'exportation un contingent de 20.000 quintaux de peaux de bœufs, de 1.000 à 2.000 quintaux de peaux de veaux et de 2 à 3.000 animaux vivants, représentant une vingtaine de millions.
Nous citerons ensuite le chameau. Il est la bête de somme du Sahara et des Hauts-Plateaux comme le bœuf est celle du Tell. On l'a surnommé avec juste raison le « vaisseau du désert ». D'une sobriété remarquable, d'une grande endurance à la fatigue, pouvant, lorsqu'il a été spécialement dressé, atteindre de grandes vitesses, il rend de grands services à l'indigène du Sud. C'est la monture du guerrier du désert, rapide et endurante; c'est aussi, par excellence, l'animal de bât de la caravane.
On compte actuellement 175 à 200.000 chameaux, uniquement répandus dans le Sahara et sur les Hauts­Plateaux. C'est un animal élevé exclusivement par l'indigène : tout au plus compte-t-on 5 à 600 animaux appar­tenant aux Européens. Son rôle économique, d'ailleurs: réduit au transport dans les régions steppiennes et désertiques, perd de son importance, et le développement de l'automobile et des chemins de fer n'est pas pour peu de, chose dans la régression de l'élevage camelin.
On n'utilise guère, parmi les produits du chameau, que le poil. Mais il rend aux populations -nomades de grands services, pour la fabrication de sacs, de burnous, de bandes de tentes ou de cordes; on l'utilise également, mélangé à de la laine, pour la confection de tapis recherchés, fabriqués en grande quantité à Tlemcen ; les coloris de ces tapis, variant du blanc au brun foncé, sont très agréables à l'œil.
L'âne est aussi, pour l'indigène, une bête de somme fort intéressante. La race algérienne est petite, mais résistante, et rend de grands services dans les transports. On compte 300.000 animaux dans toute la colonie.
Plus intéressants, pour l'agriculture européenne, sont les chevaux et les mulets. On en compte 165 à 170.000 de l'un et de l'autre, répartis pour la plupart dans le Tell. Le cheval fait l'objet, de la part de l'indigène, de plus de soins que tous les autres animaux, car il fut long­temps, pour les Arabes, l'animal de guerre par excellence. Le barbe, qui est le cheval algérien, est une bête assez rustique, très employée dans l'armée d'Afrique, où il constitue la monture de la cavalerie. Il peut être amélioré par des croisements judicieux avec des chevaux arabes ou des animaux de races métropolitaines, comme par
      

Fig. 25. - TROUPEAU DE CHAMEAUX D'UNE TRIBU TOUAREG DU HOGGAR

 
Fig. 26. -- CHEVAL BARBE
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