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   exemple les bretons: les demi-sangs bretons-barbe sont d'excellents animaux de trait utilisés dans bon nombre d'exploitations agricoles européennes.
On leur préfère toutefois le mulet, plus rustique et plus sobre, et dont l'élevage tend à l'emporter sur celui du cheval. Le mulet du pays est petit, mais on emploie de plus en plus, dans cet élevage, le baudet du Poitou ou des Pyrénées, qui donne des animaux de belle taille remplaçant avantageusement le cheval pour les transports ou les travaux agricoles.
 
L'énumération ne serait pas complète si l'on ne disait aussi quelques mots du porc. L'interdiction dont est frappée par le Coran la viande de cet animal dans l'alimentation fait qu'il n'est pas élevé par les indigènes. Les 90 à 100.000 porcs existant en Algérie appartiennent en totalité aux cultivateurs européens, qui, le plus généralement les élèvent en liberté, et leur font chercher leur, nourriture dans les forêts. L'exportation de ces animaux est assez importante; on l'a vue, certaines années, dépasser 20.000 têtes. Mais le développement de l'industrie frigorifique a eu pour conséquence, dans ces dernières années, de diminuer les exportations d'animaux sur pied et d'accroître proportionnellement les envois de viande de porc.
 
L'industrie de la basse-cour est peu développée en Algérie, elle est presqu'uniquement le fait des cultivateurs indigènes, qui n'y apportent d'ailleurs aucun soin. Malgré les efforts de l'Administration pour engager les femmes de colons à entreprendre l'élève de la volaille, l'Européen dédaigne en général cette source de profits. En l'état actuel de cet élevage, l'Algérie exporte néanmoins 30 à 45.000 quintaux d'œufs, valant une cinquantaine de millions de francs.
 
Il en est de même de l'apiculture, qui pourrait fournir à l'agriculture algérienne, sans donner un énorme surcroît de travail, des revenus intéressants. L'élevage des abeilles est le plus généralement rudimentaire, et les exportations de miel et de cire sont très faibles.
Un gros effort a été fait, dans ces dernières années, pour implanter dans la colonie l'élevage du ver-à-soie. Les hauts prix de la soie, que la puissante industrie lyonnaise doit se procurer en majeure partie en Extrême-Orient, n'ont pas été sans tenter quelques petits colons. Sans être jamais très importante, la sériciculture algérienne peut apporter un appoint intéressant à l'industrie française de la soie. A l'heure actuelle, les exportations ne dépassent pas, en moyenne, 3.000 kilos, valant 2 à 300.000 francs.
      

Les cuirs et peaux. - Les 11 à 14 millions d'animaux qui constituent le troupeau algérien sont en mesure de fournir, chaque année, 1.200.000 peaux de mouton, 1 million de peaux de chèvre, 200.000 peaux de bovidés et 25.000 peaux de chevaux et de mulets. Une partie seulement est utilisée par la tannerie locale: 7.000 peaux de bovidés, 55.000 de moutons et de chèvres, d'un poids total de 2.000 quintaux. Il reste donc, libres pour l'exportation : 
21 à 22.000 quintaux de peaux de bovidés;
600 de chevaux et de mulets;
15 à 20.000 - - de moutons;
15 à 20.000 - - de chèvres.
 
La France absorbe les 3/4 de ces exportations, 45 à 50.000 quintaux; les pays étrangers s'inscrivent pour des quantités beaucoup moins importantes: les États-Unis, avec 4.000 quintaux, l'Allemagne, avec 3.000, l'Italie, avec l.500 à 2.000, la Hollande, avec 1.500; puis la Belgique, l'Angleterre, la Grèce, l'Espagne, la Bulgarie, la Turquie, le Portugal, etc...
Ces exportations, qui rapportent à l'Algérie plus de 80 millions de francs, ne sont pas le seul profit tiré de la peau des animaux. II importe également de signaler l'exis­tence d'une importante industrie de la tannerie.
En dehors de la tannerie indigène, qui compte 50 à 60 établissements assez rudimentaires, et fabrique, à part, dans le Sud, le filali, un cuir d'assez mauvaise qualité, pas corroyé, il existe une assez importante industrie dotée d'un outillage moderne. Plus de cinquante fabriques occupent un personnel ouvrier qui dépasse 500 personnes.
La production de la tannerie algérienne peut être évaluée à 1.200.000 kilogs par an, dont 700.000 sont constitués par des cuirs de bonne qualité fabriqués par les établissements européens.
 
Cette industrie a donné naissance à d'autres industries annexes, comme celle de la chaussure (400 ateliers, 1.400 ouvriers, dont les 15 plus importants fabriquent 3 à 400-000 paires par an), de la sellerie et de la bourrellerie (300 ateliers, 500 ouvriers), de l'article de voyage, de la maroquinerie indigène et européenne.
L'industrie du cuir livre à l'exportation, chaque année, 2 à 3.000 quintaux de peaux préparées, une centaine de mille paires de chaussures, et un millier de quintaux d'ouvrages divers en peau, représentant une valeur totale de 15 à 20 millions. Toutefois, la production locale n'est pas en mesure de satisfaire aux besoins de la consommation du pays, tout au moins pour certains articles; 

 
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