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   total de 4 à 5.000 hommes, dont une bonne partie est indi­gène. La pêche au chalut, à un ou deux bateaux, est fort pratiquée, surtout par les navires de fort tonnage mus à la vapeur ou au moyen de moteurs; c'est elle qui fournit les plus forts rendements, les trois-quarts environ du produit total.
Les résultats, sans atteindre encore aux chiffres qu'on serait en droit d'espérer, sont néanmoins intéressants plus de 20.000 tonnes de poissons de toutes sortes sont débarquées annuellement par les pêcheurs algériens
8.000 à 9.000 tonnes de sardines; 2.000 à 3.000 tonnes d'anchois; 1.000 à 1.200 tonnes de maquereaux; 500 à 600 tonnes de bonites; 100 à 200 tonnes de thons; 500 à 600 tonnes de crevettes; 20 à 30 tonnes de langoustes; 20 à 30 tonnes de moules et de coquillages; 7.000 à 8.000 tonnes de poissons et de crustacés divers.
Le rendement est encore faible; on estime qu'il est, relativement à celui des côtes les plus épuisées d'Europe, dans la proportion de 1 à 35 ou 40.
Quoi qu'il en soit, il permet d'alimenter l'Algérie en poisson frais pendant toute l'année; le développement des chemins de fer et des communications automobiles, en reliant rapidement le littoral aux points les plus éloignés de l'intérieur, ouvre chaque jour à la pêche des marchés nouveaux.
Mais là ne sont pas les seuls débouchés de cette industrie. Les services maritimes rapides qui relient l'Algérie avec les pays de l'extérieur lui permettent encore d'alimenter un commerce d'exportation intéressant: un millier de tonnes de poissons frais conservés dans la glace sont expédiées annuellement à destination de la France.
Il existe enfin, à proximité des centres de pêche, une importante industrie de transformation du poisson. 2.000 personnes environ sont employées, dans près de 150 usines, à la fabrication des salaisons et des conserves. La production atteint 4.000 tonnes d'anchois et de sardines salées et 1.000 tonnes de conserves de sardines à l'huile ou à la tomate, de thon, de maquereau ou d'anchois.
La production algérienne, très soignée, a acquis rapidement une réputation excellente sur le marché. Aussi l'exportation des poissons conservés est-elle importante 20 millions de francs de salaisons, 10 à 12 millions de conserves (sardines en particulier).
 
Le poisson n'est pas la seule production intéressante de la côte algérienne: il faut aussi citer les mollusques et les
      

crustacés, qui pourraient faire l'objet d'une très sérieuse exportation. Quant à la pêche du corail, pratiquée sur la côte orientale, qui fut de tout temps très importante, elle est actuellement en régression marquée, car la mode n'est plus au bijou de corail; elle rapporte tout au plus, maintenant, 1 million de francs.
La pêche rapporte à l'Algérie, du seul fait des exportations, une quarantaine de millions par an. C'est encore peu de chose quand on envisage les immenses possibilités qui lui sont offertes par une mer généreuse, riche en produits variés. Mais il ne faut pas oublier qu'elle était inexistante il y a cent ans,; que la côte algérienne rie possédait pas, et n'avait jamais possédé, comme les côtes des autres pays, une population maritime aimant la mer et habituée à la pêche. Cette population, il a fallu la créer de toutes pièces, il a fallu l'éduquer, l'équiper. Les résultats obtenus en quelques années sont, on le voit, remarquables: 4 à 5.000 pêcheurs, 2.000 ouvriers employés dans-les industries de transformation, l'approvisionnement de l'Algérie assuré en poisson, et une exportation de 40 millions de francs. Ils sont le plus sûr garant de l'avenir.

 
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