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   très sensiblement, en livrant sur le marché d'énormes quantités de produits, l'emploi du phosphate dans l'agri­culture. La consommation européenne, qui était en effet de 1.400.000 tonnes en 1895 (dont 100.000 provenant d'Algérie), dépassait déjà 2 millions et demi de tonnes en 1905, approchait 4.400.000 tonnes en 1913 et se trouve actuellement très supérieure à 5 millions de tonnes. La production nord-africaine (112.000 tonnes en 1895. 872.0000 en 1905, 2.452.000 en 1913, 5 millions aujourd'hui) et, partant, la production algérienne (112.000, 347.000, 461.000 et 800.000) n'ont pas été étrangères à cette augmentation de la consommation.
 
C'est dans le département de Constantine que se rencontrent les gisements, phosphatiers algériens. Un premier groupe est situé au Sud des Hauts-Plateaux, près de la frontière tunisienne, à proximité de Tébessa : ce sont les gisements du Djebel-Kouif, du Djebel Onk et du Djebel Dyr. Un second groupe se trouve au Nord des Hauts-Plateaux, de Bordj-bou-Arréridj, à l'Ouest, à Souk-Ahras, à l'Est, en passant par Sétif : Tocqueville, Bordj-R'dir, M'Zaïta, Djebel-Dekna. Quatre seulement de ces gisements sont en exploitation. Celui du Djebel-Dekna, qui fut le premier exploité, fut vite abandonné, car la teneur du phosphate en acide phophorique était trop faible; ceux du Djebel Dyr ont cessé leur exploitation depuis 1912. Le Djebel-Onk n'est pas encore exploité, malgré son importance: on se heurte en effet à de grosses difficultés d'évacuation qui retardent sa mise en valeur.
 
Restent les gisements de M'Zaïta, de Tocqueville, de Bordj-R'dir et du Kouif. Le dernier est à beaucoup près le plus important: il occupe 3.000 ouvriers et, pour loger, dans la région désertique où il est situé, tout le personnel qu'il emploie, on a dû édifier une véritable ville, avec magasins, écoles, etc.... Sa production, qui atteint et dépasse parfois 700.000 tonnes par an, est en grande partie exportée par le port de Bône.
 
Le gisement de M'Zaïta, situé, comme ceux de Tocqueville et de Bordj-R'dir, sur la ligne de chemin de fer d'Alger à Constantine, a une production annuelle d'environ 100.000 tonnes; il n'y est employé, pour l'abatage du phosphate, que 500 ouvriers.
Moins importants sont les gisements de Bordj-R'dir et de Tocqueville, dans lesquels l'extraction annuelle est respectivement de 20.000 tonnes et de 5 à 10.000 tonnes accusant même une certaine diminution.
      

Fig. 27. - UNE EXPLOITATION PHOSPHATIÈRE SUR LES HAUTS-PLATEAUX CONSTANTINOIS

 
Fig. 28. - L'EMBARQUEMENT DES PHOSPHATES AU PORT DE BONE Terminus de la ligne ferrée Béne-Téhessa, ce port exporte annuellement 700.000 tonnes de phosphates et 800.000 tonnes de minerai de fer.
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